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FPI-Fête de la liberté à Mama: le village de Gbagbo bouclé,Des renforts en provenance de Daloa

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Congrès du Fpi et fête de la liberté à Mama: La gendarmerie boucle le village de Gbagbo

« Pas une mouche ne doit voler »

Des renforts en provenance de Daloa

Mama, le village de Gbagbo, est sous haute surveillance policière (Photo d’archives pour illustrer l’article)

La consigne aux hommes est sans équivoque, rapporte notre source sur place à Gagnoa : « empêcher tout rassemblement des militants du Front populaire ivoirien ( Fpi) à converger vers Mama, et réguler les mouvements des populations de cette localité… Pas une mouche ne doit voler à Mama… ».

C’est que la tendance « dissidente » du Fpi, conduite par Abou Drahamane Sangaré tient à Mama, village de Laurent Gbagbo, les 30 avril, 1er et 2 mai 2015, un congrès extraordinaire, doublé de la célébration de la « fête de la liberté ». En toile de fond, rendre hommage à Laurent Gbagbo, à son combat pour la liberté, adresser un message à la Cour pénale internationale ( Cpi), au monde entier, un autre message aux militants, aux parents du président Laurent Gbagbo et à tous les frères africains pour dire que « le combat pour la liberté n’est jamais définitivement gagné, de réaffirmer leur engagement et leur détermination à mener le combat pour sa libération, mais aussi, faire droit à la volonté des militants de communier avec ce dernier et avec ses parents. Ce rassemblement se veut aussi un pèlerinage et un ressourcement politique », selon Hubert Oulaye, président du comité de contrôle. Ça, c’est le côté facétieux de cette rencontre de Mama qui devrait réunir un beau monde, selon les organisateurs.

Mais, au fond, la raison pivotante de ce rassemblement qui, d’ailleurs, fait sortir l’Etat de ses gongs, au point de déployer massivement les forces de l’ordre sur les lieux, c’est la volonté clairement exprimée et affichée des pro-Sangaré de défier, voire de violer, avec une pointe de mépris, une décision de justice qui rejette la candidature de Laurent Gbagbo à la présidence du Fpi, sur une requête de l’actuel président dudit parti, Pascal Affi N’guessan. Le tribunal de première instance d’Abidjan avait invalidé, lundi 29 décembre 2014, la candidature de Laurent Gbagbo à la présidence du Front populaire ivoirien (FPI). Le comité de contrôle du parti s’était opposé à cette décision et avait fait appel du jugement rendu par la justice.

« Mépris de la justice… »

Pourtant, dans une interview qu’il a accordée, le mardi 27 avril 2015 à un journaliste camerounais, l’ancien ministre de la fonction publique de Laurent Gbagbo, Hubert Mc-Arthur Oulaye a dit que les assises de Mama n’avaient d’autres visées que de mettre Gbagbo à la tête du Fpi. « Il est constant et concordant que le président Gbagbo est, pour l’instant, tout au moins, candidat à la présidence du parti pour assurer la cohésion dudit parti. Aussi, la bataille engagée par l’ex-président ( Ndlr, Affi N’guessan) désavoué et décrédibilisé pour invalider sa candidature, est absurde et loin de prospérer. Au regard de la décision à laquelle s’accroche l’ex-président, la candidature du président Laurent Gbagbo ne violait aucune loi de l’Etat ni aucun texte du parti. En tout état de cause, la candidature du président Laurent Gbagbo qui a, à nouveau, été proposée par le même collectif de secrétaires généraux de Fédération, a été déclarée conforme aux nouvelles conditions de candidature à la présidence du parti au cours du 3ème congrès extraordinaire qui campe strictement les textes des statuts. La question ne se pose donc plus. Cette candidature a été validée à l’issue du processus et a fait l’objet de publication, le 20 mars 2015. Aucune réclamation contre la proposition n’a été formulée » a expliqué le président du comité de contrôle.

Ce congrès extraordinaire, faut-il le souligner, a élu Laurent Gbagbo à la tête du Fpi. Information donnée, ce mardi, par Dano Djédjé, en conférence de presse. La prochaine étape est donc l’investiture de l’ex-chef de l’Etat à Mama, son village natal. Une conjoncture que ne peut admettre le pouvoir.

Du côté de la hiérarchie de la gendarmerie nationale, on estime que le Fpi, tendance Sangaré, n’est pas fondé à organiser un congrès en vue d’élire Laurent Gbagbo avant une autre décision de la Cour d’Appel. De fait, une décision contraire n’a toujours pas encore été rendue par la justice ivoirienne. C’est pourquoi, selon un officier supérieur de la gendarmerie que nous avons joint, le mardi 28 avril 2015, « il s’agit, de la part des pro-Sangaré, d’un acte de mépris inadmissible et impardonnable des autorités judiciaires, qui ne passera pas ». D’ores et déjà, les autorités administratives de Ouaragahio, notamment le sous-préfet de cette localité, ont informé les chefs de village « que la rencontre de Mama envisagée par le Fpi tendance Sangaré Abou Drahamane n’aura pas lieu ». Des dispositions militaires conséquentes ont été prises pour annuler la tenue de cette réunion. Une source de la gendarmerie nationale nous a fait savoir que « des renforts en provenance de Daloa sont en route pour Gagnoa pour boucler toute la zone ».

Armand B. DEPEYLA

Soir Info

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