En matière de stratégie politique, on peut dire qu’Alassane Ouattara va très vite et est imprévisible. Avec le bouleversement qui vient de s’opérer suite à la disparition du Premier Ministre Hamed Bakayoko qui avait cette manie du dialogue politique, le Chef de l’État ivoirien veut renforcer la capacité du Ministère de la réconciliation. Ceci pour tenir son pari de réconcilier les ivoiriens au cours de son troisième mandat. Pour cela, il souhaiterait remplacer Kouadio Konan Bertin actuel titulaire de ce Ministère, par un expert en négociation qui serait respecté et accepté par toutes les chapelles politiques. Le Président ivoirien veut un homme d’expérience, dynamique, moins marqué et aussi respecté à l’international.
Alassane Ouattara reprocherait à l’actuel ministre de la réconciliation de manquer d’initiative, de charisme, de crédibilité et d’être d’ores et déjà refoulé par les grandes formations politiques du pays. Il se murmure dans la sphère politique du pays qu’avec KKB, le processus de réconciliation chère au Président serait déjà mort-né. Avec certains partis politiques la communication est bloquée. Or après, la dernière crise postélectorale, la disparition de deux premiers ministres en moins de huit mois, la nomination du frère cadet du Président, Téné Birahima Ouattara au Ministère de la défense qui fait déjà commentaires à charges, le dialogue politique suspendu, le retour de Laurent Gbagbo et des exilés etc. Le Président Alassane Ouattara tient à une Côte d’Ivoire apaisée et rassurante pour réaliser son 3e programme de développement de la Côte d’Ivoire.
En cela, le Président de la République trouve le chantier de la réconciliation vaste. Il aurait jugé bon d’apporter un fort soutien au futur Premier Ministre en confiant le portefeuille de la réconciliation à un expert en médiation, mais qui aura déjà opéré des choix républicains par le passé. Sur les trois noms qui sont sur le bureau du Président ivoirien, celui de Seth KOKO, ex-candidat déclaré à la dernière présidentielle et ex-représentant diplomatique de la coalition de l’opposition serait retenu. Le nom de Jean-Claude Kouassi Brou, actuel Président de la Commission de la CEDEAO, y figurerait également mais le choix du Chef de l’État ivoirien serait de promouvoir la jeune génération.
Issu de la société civile pour être candidat à la présidentielle d’octobre 2020, ce leader du mouvement L’ALTERNATIVE-CI fut un fervent sympathisant du RHDP de 2010 à 2020 avant de fustiger la gestion du Président Ouattara lors de son opposition à un 3e mandat de ce dernier. Proche de feu Amadou Gon Coulibaly, ce natif de Guiberoua a été le premier leader de l’opposition à reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara et user de son art de négociateur afin de pousser l’opposition à la table du récent dialogue politique. Le Président Ouattara aurait porté son choix sur le Président du cabinet de Lobbying, Ambassador Investis SA, pour sa proximité avec l’opposition ivoirienne et son habilité à résoudre des crises politiques. Entre autre le projet du dialogue direct qu’il proposa en 2006 au Président Laurent Gbagbo et qui connu un franc succès.
Si ce choix venait à être confirmer, force sera de reconnaître que le Chef de l’État ivoirien a plus d’un tour dans son sac en restant fidèle à ses principes de promotion de l’excellence et des ivoiriens de tout bord.
Perle Lola