04202024Headline:

REVELATION; Assassinat du garde de Bédié: Voici comment et pourquoi il a été tué

 Bedie voiture

Des langues se délient à la gendarmerie.

Le mystère sera-t-il percé au commandement supérieur de la gendarmerie nationale, concernant l’assassinat crapuleux du Mdl Junior Taki Gérard? Tout porte à le croire.

En milieu de la semaine dernière, après les révélations de notre voie, les enquêteurs de la brigade de recherche ont pointé à la résidence du président Henri Konan Bédié où la jeune victime a pris pour la dernière fois sa garde, le 26 octobre 2014, jour de sa mort. Entre autres activités de recherche, l’adjudant qui conduisait l’enquête a pu vérifier, selon nos sources, dans le registre de la « main-courante », que concernant le Mdl Junior Taki Gérard, il est bien marqué « RAS. Rien à signaler ». Car, dans le monde militaire, la fin de toute mission ou tâche fait l’objet d’un rapport dont notamment la main courante, un gros cahier qui mentionne, sous la plume du chef d’équipe, le moindre bobo enregistré au cours de la mission.

Or, le 26 octobre, aucune anomalie n’a été mentionnée dans le rapport de fin de garde de Junior Taki et de son équipe. Cette petite conclusion, selon nos informateurs, eux-mêmes gendarmes en service à la brigade de sécurité des personnalités (BSP) comme le jeune gendarme tué, peut révéler la gratuité des tortures infligées à Junior Taki pour le faire passer de vie à trépas.

Junior Taki Gérard serait rentré à la BSP, après sa garde à la résidence du président Bédié, le 26 octobre 2014, muni d’un ipad. Au premier de ses supérieurs, un lieutenant, qui lui a demandé sa provenance, Junior Taki a répondu que l’appareil était un don obtenu à la résidence de Bédié. Son propriétaire cherchait à s’en débarrasser, déclarant l’appareil en panne. «Je lui ai demandé de me le donner, au lieu de le jeter. Je veux voir si je peux le faire réparer et l’utiliser », aurait expliqué Taki à ce lieutenant dont le nom ne nous a pas été donné.

Mais, de toute évidence, le lieutenant en question n’a pas cru en la version du don de l’ipad. Il aurait donc alerté le capitane Kpan, commandant adjoint de la BSP qui, à son tour, en aurait informé le capitaine Issa Sonkondé, commandant en chef de la BSP. Au fil des rapports sur le ipad trouvé en sa possession, une terrible conclusion est hâtivement tirée : « Mdl Junior Taki a volé un appareil chez Bédié ! ». Sur-le-champ, tout s’accélère pour le jeune gendarme. Son arrêt de mort est signé, malgré ses protestations. L’ordre «de passer Junior Taki Gérard à tabac, à huis clos» aurait été donné par le commandant de la BSP, Sonkondé Issa, et répercuté plus bas par son adjoint, le capitaine Kpan. Au nombre des exécutants de cet ordre, figureraient les maréchaux de logis (Mdl) Zoh Bongné, Julien Kouadio et Alban et Asaï. Ces tortionnaires n’y sont pas allés de main morte.

Junior Taki Gérard était un excellent pratiquant d’arts martiaux. Il était reconnu comme tel dans son groupe pour ses performances en Tae-Kwando, Kung Fu et Shotokan. De ce fait, pour le «passer à tabac sans prendre de risque» les exécutants ont, au préalable, menotté ses mains et attaché solidement ses pieds. « Son supplice a duré, ce 26 octobre 2014, de 9h à 11h. Pendant deux heures de tortures, ses bourreaux lui infligeaient des coups de godasses, y compris au bas ventre. Ils lui lasseraient le dos à l’aide de cordelettes et de ceinturons. Et quand il s’évanouissait, Junior Taki Gérard était aspergé d’eau glacée pour le faire revenir à la vie, avant que les coups ne recommencent à pleuvoir sur lui ».

Cette quatrième version de la mort de Mdl Junior Taki Gérard nous a été rapportée par des gendarmes en service à la BSP : «Nous le faisons pour que cessent toutes les versions mensongères, fantaisistes et honteuses de la mort de Taki. Mais aussi pour que ce crime ne reste pas impuni.Taki a été massacré à cause d’un appareil, en l’occurrence un ordinateur portable Ipad ».

Mdl Junior Taki Gérard, 29 ans, originaire de Agnan-Sikassou, dans le département de Daoukro, village natal de Bédié, est mort le 26 octobre 2014. Son père, feu Marcel Taki, était lui-même un gendarme qui a rendu de loyaux services à la gendarmerie, au camp d’Agban. Dans le casier n°28 de la morgue de l’hôpital-militaire d’Abidjan (HMA), les parents de Junior Taki Gérard ont découvert son corps parsemé de blessures à plusieurs endroits : visage, bras, flancs, cuisses et entrecuisses boursouflés ou apparemment cassés, le dos zébré de plaies. Mais comme pour cacher la découverte de la vérité, le corps a été déjà traité au formol, sans autopsie, sur ordre du commandant adjoint de la BSP comme nous l’avons déjà écrit.

Selon la première version de cet homicide racontée aux parents de la victime par les responsables de la brigade de sécurité des personnalités (BSP), Junior Taki Gérard est mort « après un repas qui a entrainé une sortie de sang par les narines et les oreilles et serait décédé lors de son évacuation au HMA, sur ordre du capitaine Kpan». Selon une deuxième version, toujours racontée par les mêmes responsables de la BSP, « Taki a eu son malaise suite à une overdose qui a entrainé les blessures en se heurtant aux murs et mobiliers de la salle de repos ».

Selon une troisième version recueillie sous anonymat, Mdl Junior Taki Gérard est mort pour avoir « refusé une mission suicide ». Il aurait été « tué pour être forcé au silence», ses tueurs craignant que, désormais informé de l’existence du projet, Junior Taki ne le révèle. La quatrième version, soutenue par des gendarmes en service à la BSP, a déjà conduit les enquêteurs de la brigade de recherche chez Bédié. Elle tend à mettre fin aux à tentatives pour couvrir ce crime.

Affaire à suivre

Source: Notre Voie

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