04182024Headline:

Centrafrique : une opération des Faca et de leurs alliés russes suscite des interrogations

Plusieurs dizaines de civils auraient été tués lors d’une opération militaire conjointe des forces armées centrafricaines, les Faca, et leurs alliés russes. Opération en début de semaine, contre les rebelles du CPC près de la ville de Bria, à 600 km à l’est de la capitale centrafricaine Bangui. Le sujet est sensible en raison de la présence, aux côtés des Faca, d’éléments russes – présentés par Bangui comme des instructeurs – mais qui, de sources locales, seraient des mercenaires du groupe russe Wagner, régulièrement accusés d’exactions par la population.

D’après des sources concordantes, l’opération conjointe a eu lieu dimanche et lundi dernier à Aigbando, une zone minière située à 75 km au nord de Bria. Les forces armées centrafricaines – les Faca – appuyées par des éléments russes ont lancé une offensive sur un groupe armé de la coalition rebelle CPC qui occupe la zone.

Selon des sources locales, plus d’une trentaine de civils auraient été tués. Certains lors de tirs à l’arme lourde durant l’opération ; d’autres auraient été emmenés en brousse puis exécutés, ajoute une source, qui parle d’un « massacre ». Il y aurait des femmes et au moins deux enfants parmi les victimes. « Nous sommes très inquiets », ajoute cette source.

À Bria, une source officielle confirme qu’il y a bien eu une opération contre les rebelles qui « rackettent et commettent des exactions contre la population qui travaille dans les mines ». Mais cette source ajoute ne pas être au courant de victimes civiles. En tout cas, l’opération conjointe a provoqué un important déplacement de population, précise une source sécuritaire.

« Je n’ai pas eu connaissance de cette attaque », a déclaré pour sa part à l’AFP le porte-parole de la présidence centrafricaine.

La mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a entrepris d’interroger des survivants afin d’éclaircir la réalité des faits, ont précisé les sources onusiennes. Interrogé, le service de communication de l’ONU s’est refusé jusqu’à présent à tout commentaire.

Melv

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