04162024Headline:

Ndjamena : les Tchadiens face à un grand dilemme

À Ndjamena, entre les jeunes qui manifestent pour dénoncer la mise en place du Conseil militaire de transition (CMT) ainsi que la situation économique et sociale délétère du pays et ceux qui soutiennent les militaires, garants de la sécurité, de nombreuses personnes, notamment des cadres civils et des hauts diplômés, font face à un dilemme. Ils veulent un changement dans le pays mais doivent composer avec les institutions qui se mettent en place. Surtout, ils espèrent qu’un dialogue réel aura lieu pour limiter les incertitudes et empêcher le pays de plonger dans la crise.

Mahamat nous reçoit dans sa cour. De retour de France où il a conclu ses études, cet employé d’ONG s’inquiète des tâtonnements de la transition. Il se dit solidaire de la contestation qu’il aimerait voir gagner d’autres quartiers de N’Djamena: « Ils sont en train de manifester leur ras-le-bol. En fait, c’est ça le vrai problème de la situation. Les quartiers sont divisés, tu vois d’un côté les gens en train de manifester et de l’autre, c’est silence radio, alors qu’on subit les mêmes réprimandes. »

Absence de la culture du dialogue
Haroun est un pharmacien issu d’une grande famille de l’Est du pays. Il déplore l’absence de la culture du dialogue au Tchad: « Je pense qu’il y a ce manque de volonté de dialoguer des deux parties, parce que j’accuse aussi un peu l’opposition. Quand tu dis « non, je ne veux pas », tu dois proposer. »

Cadre au ministère de la Santé publique, Daouda a envie de croire aux promesses d’ouverture formulées par le chef du CMT, sans pour autant blâmer les manifestants: « Ils ont leur part de vérité dans ça et donc personne ne peut leur en vouloir parce que c’est leur avis. Chacun a le droit d’exprimer sa position mais nous pensons que toutes ces expressions-là puissent converger vers un pont commun de sorte que tous les Tchadiens puissent passer par ce pont, pour arriver à bon port. »

Avec RFI

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