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Enseignements secondaire et supérieur : Pourquoi des élèves, étudiants et diplômés sont des cybercriminels

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Toutes les cartes bancaires, le paiement via le mobile, le Net… sont menacés de piratage. Les cybercriminels sont partout. Ça a commencé avec le Couper Décaler qui veut dire voler et s’enfuir. Quand on fait 17 à 20 ans à l’école pour devenir enseignant à l’Université alors que celui qui a coupé court a 1 million 500 mille francs Cfa en un rien de temps, les jeunes se demandent ce qu’ils vont faire à l’école », s’est inquiété, Pr Biaka Zasseli Ignace, président du Conseil scientifique du Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique (Pasres).

C’était lors de la conférence-débat qu’il a animée, le jeudi 6 février 2014, à l’Ens, sur le thème : « cybercriminalité : la crise de l’Education ». Selon le conférencier, l’école appelle un modèle. « Les jeunes n’ont pas de modèle. L’école n’a plus de moyen pour donner à l’élève, les moyens d’avancer. Avant, à l’Ecole primaire publique, il y avait une cantine. Aujourd’hui, la plupart des élèves ne mangent pas et vont à l’école. Un diplômé qui se lève le matin et qui mange son garba (ndlr, semoule de manioc cuite à la vapeur et vendue par des hommes) n’a rien à faire. Ce qu’il fait, c’est d’aller au cybercafé. Les crises ont fait que des élèves ont abandonné l’école. Ceux-là, vont dans les cybers », a relevé le conférencier qui a soutenu que la tranche d’âge des cybercriminels est comprise entre 15 et 20 ans, c’est-à-dire, la période correspondant à l’Education du lycée à l’Université. Aussi, pendant les vacances scolaires et les fêtes de fin d’année, le taux de fréquentation des cybers est-il élevé. « Nos jeunes ne vont pas à l’école. Ils sont dans les cybercafés. Un jour, ils vont créer un bug et tous les salaires du mois seront bloqués, si l’on n’y prend garde. Déjà on ne peut plus faire de transfert d’argent du Canada à la Côte d’Ivoire et les ventes sur Internet à partir de la Côte d’Ivoire sont difficiles », a noté Pr Biaka qui a reconnu les efforts faits par le gouvernement pour limiter les dégâts, à travers des lois disponibles. Cependant, il a soutenu qu’il n’est pas possible d’endiguer ce fléau en Côte d’Ivoire mais on peut atténuer le système par un dispositif répressif très fort. « Les élèves ne veulent pas aller à l’école parce qu’ils n’ont pas la certitude d’avoir du travail à la sortie. Il faut donc donner de l’espoir aux élèves en créant des emplois. Il faut faire la promotion de ceux qui réussissent par le travail et améliorer les conditions d’enseignement », a proposé le conférencier. Bien avant, le secrétaire exécutif du Pasres, Dr Sangaré Yaya et le directeur de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Pr Séraphin Kati ont laissé entendre que la cyberciminalité a fait perdre à la Côte d’Ivoire, 3,6 milliards de francs Cfa en 2013 contre 3,3 milliards de francs Cfa en 2012.

Dominique FADEGNON

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