
Face au chantage russe sur le gaz et l’explosion des prix en raison de la guerre en Ukraine, le gouvernement allemand a annoncé ce dimanche 19 juin qu’il allait davantage utiliser les centrales à charbon, malgré leur coût environnemental. Cette décision est un revirement pour le gouvernement de coalition, faisant la part belle aux écologistes, et qui s’est engagé à sortir du charbon d’ici à 2030.
L’urgence pour Berlin est de sécuriser son approvisionnement en gaz et d’assurer sa production d’électricité. La seule solution à sa disposition est d’augmenter la cadence de ses centrales à charbon.
Dans un communiqué, le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck reconnaît que cette décision « est amère, mais indispensable pour réduire la consommation de gaz ».
Malgré les pressions exercées par le Kremlin, le ministre se veut rassurant et rappelle que « la sécurité de l’approvisionnement est garantie ». Même s’il reconnaît que « la situation est sérieuse ».
La décision de Berlin d’utiliser davantage de charbon vient en réponse à la pression que fait peser le Kremlin sur les alliés européens de l’Ukraine.
Depuis plusieurs jours, Gazprom, le géant gazier russe, a réduit de 40% puis de 33% ses livraisons de gaz destiné à l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1, avançant un problème technique.
Une raison fallacieuse, pour les pays occidentaux. Selon Berlin, il s’agit avant tout d’une « décision politique ».
Enfin, pour inciter le secteur manufacturier à réduire sa consommation d’électricité, le gouvernement allemand prévoit d’instaurer un système d’enchères pour la vente de gaz aux industriels.