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Côte d’Ivoire : Des écoles publiques transformées en fumoir / les faits

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Le groupe scolaire Libreville, situé dans le quartier dont il porte le nom, tout comme l’école primaire publique Henri Konan Bédié du quartier Domoraud, présente, aujourd’hui un visage très peu reluisant.
Situées en plein cœur de la ville, et sans clôture, ces écoles sont devenues des lieux de rencontres, des lieux de passe pour des couples occasionnels. Des bandits de grand chemin en ont fait leurs fumoirs. Alors que des riverains en ont fait leur parc animalier. Des préservatifs, des excréments humains sont découverts chaque matin dans les salles de classes ou sur les terrasses. Interrogés, certains écoliers avouent avoir déjà ramassé des préservatifs utilisés. Une situation que dénoncent certains parents d’élèves. Tia Philomène dont, trois de ses mômes sont inscrits à l’EPP 3 au groupe scolaire de Libreville, se prononce : « Cela n’est pas du fait des enseignants. L’école n’est pas clôturée. Nos enfants sont quotidiennement exposés aux accidents, puisque l’école est située en bordure de route. L’école est devenue un hôtel de passe. Des jeunes viennent fumer la drogue en plein air ici. Franchement, c’est dégoutant tout cela », regrette t-elle. Pour Diomandé Abou, le ministère de l’éducation nationale doit faire quelque chose pour protéger les enfants, et leur garantir une bonne éducation, car ils sont la relève de demain.
Selon Téré Jean Frédéric, Inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire en charge de ces écoles « les problèmes sont nombreux dans ces écoles, nous nous en remettons à Dieu pour trouver des solutions. Les autorités compétentes sont saisies de cette situation. Nous espérons que la mairie, après avoir construit ces écoles, pensera à la clôture », souhaite l’Inspecteur. Avant d’égrener les problèmes que les écoles, sous sa tutelle rencontrent. « Nous faisons de la double vacation dans la plupart des écoles. A Libreville par exemple, nous avons des effectifs de plus de 80 élèves par classe. Au CP1, avec l’école obligatoire, nous avons environ 7500 enfants. Dans ces écoles, le flux d’élèves qui arrive les matins est très élevé. Les instituteurs, au bout d’une heure, sont épuisés, et cela joue considérablement sur la qualité de l’enseignement. Pour dire vrai, les difficultés sont énormes », raconte Téré Jean Frédéric. Qui, demande aux élus de participer aux réunions de la carte scolaire afin de mieux orienter leurs actions en faveur du monde scolaire. Seule occasion, selon lui, où, les décisions se prennent pour mieux sortir l’école de l’impasse. « Les cadres peuvent faire leur part en offrant des salles de classe aux enfants de Man. Le faisant, ils participent à l’avancement de la région et même du pays », a-t-il indiqué.

Privat Giresse
(correspondant régional)
Source: Notre Voie

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