La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Ramata Bakayoko-Ly a passé un mauvais quart d’heure à l’université Félix Houphouët-Boigny, ce lundi 20 juin 2016. Un quotidien important – dont nous ne citerons pas le nom – a même estimé que la ministre avait échappé de justesse à la mort. Mais Que s’est-il réellement passé ?
A la suite de la mort d’Allaba Roland, tué accidentellement par un véhicule de la police nationale, plusieurs milliers d’étudiants et responsables de l’Université Félix Houphouët-Boigny ont décidé d’effectuer une marche en la mémoire de l’étudiant.
Cette marche s’est déroulée en présence de trois ministres du gouvernement que sont la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Ramata Bakayoko-Ly, la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes Mariatou Koné et le ministre des Sports et loisirs François Amichia.
A cette occasion, les étudiants sont venus massivement pour un dernier hommage à leur ami étudiant décédé. La marche en elle-même s’est déroulée dans le calme et le silence. Débutant au siège du siège de la fédération des étudiants en situation d’handicap, elle s’est achevée sur le lieu de l’accident, non loin de la place Wombèlè.
Prenant la parole, le Ministre des sports et loisirs François Amicha a dit être venu apporter son soutien à la famille éplorée et à la grande famille estudiantine.
« En tant que parent, en tant que membre de la faculté des enseignants chercheurs et par solidarité gouvernementale, nous sommes venus apporter notre soutien à la famille de l’étudiant décédé et aux étudiants eux-mêmes. C’est un accident, c’est malheureux et il faut faire en sorte que ce genre d’accident ne se reproduise plus », a-t-il déploré.
Dans le dispositif de la procession, les ministres et autorités de l’université étaient en première ligne. Ensuite venaient les responsables des associations d’étudiants, puis les étudiants dans leur grand ensemble. C’est après avoir déposé des gerbes de fleurs sur le lieu de l’accident que la situation se détériora.
En effet, Mme Ly Ramata Bakayoko, bien connue des étudiants car ayant été la Présidente de l’Université FHB, a décidé de se rendre dans ses anciens bureaux. C’est à ces instants que la tristesse des étudiants a fit place à la colère. Ainsi, un groupe d’étudiants identifié comme appartenant à la FESCI a commencé à scander des slogans : « Ministre voleurs », « non à la police au campus », « quittez meurtriers », « policiers tueurs ».
Ces injures pour la plupart fustigeaient le laxisme de l’ex-présidente de l’Université qui, malgré son entrée au gouvernement en tant que ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, est toujours incapable de régler les problèmes qui minent l’université.
Dans ce mouvement de groupe, le cordon de sécurité érigé a commencé à subir la fureur de la foule hostile.
Pendant que plusieurs d’entre eux proféraient des injures, certains se mirent à jeter des projectiles sur les autorités. Devant la dégénérescence de la situation, la ministre se retrouva très vite envahie par les étudiants.
La ministre a été extraite in extremis par les éléments de sa garde rapprochée avant de se faire exfiltrer de l’Université.
K.O.
IM