04242024Headline:

Voici le conseil donné aux ivoiriens pour avoir un couple heureux

Michelle Tanon-Lora : ”Voici les deux problèmes qui minent les couples

Docteure de l’Université de Bourgogne en France, critique littéraire et spécialiste de communication sociale, plus précisément des stratégies comportementales et cognition, Michelle Tanon-Lora entend inculquer le goût de la lecture aux enfants, voire aux adultes.

C’est pourquoi elle a écrit de nombreux livres destinés aux enfants scolarisés et même non alphabétisés. Elle nous en parle.

Pourquoi avez-vous opté pour la littérature enfantine ?

Ma mère était maîtresse d’école, à l’époque on disait ”jardinière d’enfant’. Elle m’a très vite inculqué le goût de l’apprentissage avec les enfants. Elle nous associait, mes frères et moi à la préparation de son matériel pédagogique tel que le coin bibliothèque, le coin cuisine, le coin jeux, etc. Et cela a forgé en moi le goût du travail en groupe avec les enfants. Par ailleurs, je suis enseignante à l’université. Ma profession m’a permis de me rendre compte du fait que certaines lacunes des étudiants viennent du fait qu’ils n’ont pas certains acquis qui se transmettent dans la petite enfance, période la plus propice pour acquérir les réflexes, bons ou mauvais. C’est donc tout naturellement que m’est venue l’idée d’aller vers les écoles maternelles pour tuer le mal à la racine. C’est-à-dire inculquer le goût du conte et de la lecture aux enfants. C’est donc l’objectif principal du groupe de conteur ”Pathé-Pathé” que j’ai créé en 2007. Nous sillonnons les écoles et les espaces jeunes pour partager notre passion du livre et de la culture africaine aux enfants et aux adolescents. C’est au cours de cette aventure de conteuse ambulante que m’est venue l’idée de pérenniser mes contes en les consignant dans des livres.

Quelle satisfaction en retour ?

Lorsque je vois les yeux des enfants qui brillent grâce à la magie du conte, pendant nos ateliers de conte et de lecture, je me dis que je mène le bon combat. Ma plus grande satisfaction, c’est d’entendre des enfants dire : ”j’ai adoré les contes, je voudrais avoir des livres de conte ”. Ces propos sont annonciateurs de lendemains meilleurs pour la lecture en tant que loisir chez les jeunes.

Quel retour de la part des parents et des enfants ?

Lors des foires et des salons du livre ou des ateliers de contes et de lecture, les parents sont en général contents de voir que les livres et les contes accrochent les enfants. J’entends souvent des témoignages du genre : ”les contes me rappellent mon enfance, malheureusement on n’en dit plus assez”. Par contre, lorsque je fais des dédicaces dans les librairies, certains parents montrent qu’ils ont une relation figée au livre qui est malheureusement perçue comme une contrainte liée à l’apprentissage scolaire. Dans ce cadre, j’ entends certaine parent dire : ”Nous sommes venus pour acheter des livres pour l’école. Pour les livres de conte, on verra après !”. Heureusement la plupart des écoles mettent désormais des livres de conte au programme pour encourager les enfants à la lecture, tout en les familiarisant avec la culture locale à travers nos mythes et épopées.

Croyez- vous que le livre a un avenir face à la télévision et Internet qui ont absorbé le quotidien de nos enfants?

Bien sûr que le livre a de beaux jours devant lui. L’accent est mis sur les beaux livres, ce qui encourage les parents à en acheter, et les enfants à en demander. Dans mon enfance, les livres étaient austères. Nous voyons une nette évolution du livre, pour le plus grand bonheur des lecteurs. En ce qui concerne mes livres, nous faisons des illustrations étudiées. Mes livres sont conçus pour être utilisés aussi bien par des enfants sachant lire que par des enfants non alphabétisés. Les illustrations sont faites en sorte de permettre aux enfants ne sachant pas encore lire, de restituer le récit en décrivant les images avec leurs propres mots. Pour ce qui est de la lecture, le livre numérique, moins encombrant, prend le relais du livre physique mais chaque support à son public.

Vous êtes aussi conseillère matrimoniale. Comment on passe d’écrivaine aux conseils matrimoniaux ?

J’ai fait un doctorat en littérature espagnole, option critique littéraire et communication dans le monde hispanique contemporain. Quelques années après le début de ma carrière d’enseignante-chercheure, je suis allée faire un perfectionnement post-doctoral en communication sociale option stratégies comportementales. Ma passion pour l’écriture est née entre mes deux formations universitaires.

Quels sont les questions qui reviennent dans les problèmes de couples ?

Je citerai par ordre de récurrence : l’infidélité, l’argent notamment le partage des charges familiales, l’insatisfaction sexuelle, la jalousie, l’intrusion de la belle famille dans la vie du couple, la délégation parentale dans les familles recomposées…

Quels conseils pouvez- vous prodiguer aux Ivoiriens pour avoir un couple heureux ?

Je crois que la sincérité et l’ouverture à l’autre et la bienveillance mutuelle sont les trois clés majeures de la réussite de la vie conjugale. Privilégier le dialogue direct et éviter autant que faire se peut de divulguer les sujets de discorde dans l’entourage permet de préserver le couple. En cas d’impossibilité d’en venir à bout d’un malentendu, avoir recours à un spécialiste du couple comme moi ou alors, bien évaluer les capacités d’écoute et de bon conseil des personnes que l’on souhaite associer à la résolutions du différent conjugal ou familial.

Solange A.

star magazine

What Next?

Recent Articles