04202024Headline:

Pays-Bas : Le rôle joué pendant l’esclavage

Des fers à entraver les chevilles d’un esclave aux côtés du portrait d’un couple de notables amstellodamois enrichi grâce à l’esclavage : une exposition inédite consacrée au passé colonial des Pays-Bas s’ouvre mardi à Amsterdam.

L’exposition du Rijksmuseum raconte l’histoire de dix personnes, dont des esclaves et des propriétaires de plantations, faisant la lumière sur le rôle des Pays-Bas dans l’esclavage dans les Caraïbes, au Brésil, en Asie et en Afrique du Sud.

Le musée souhaite rouvrir le débat aux Pays-Bas, qui ne se sont jamais formellement excusés pour leur rôle dans la traite des esclaves, même si le mouvement Black Lives Matter semble avoir fait bouger les lignes.

“C’est une page de l’histoire nationale, pas seulement pour un petit groupe mais pour chacun d’entre nous”, déclare auprès de l’AFP Valika Smeulders, qui dirige le département d’histoire du Rijksmuseum.

“Le passé colonial est un élément important de notre histoire nationale. Il était donc opportun, vu que cela ne s’était pas fait auparavant, de présenter une exposition sur l’esclavage”, explique-t-elle.

Les objets et documents sonores présentés “parlent de gens qui ont dû laisser leurs enfants derrière eux”, des personnes qui se sentaient “traités comme des outils et non comme des êtres humains”, raconte Eveline Sint Nicolaas, conservatrice au Rijksmuseum.

Comme un symbole des temps qui changent, l’exposition sera inaugurée mardi par le roi des Pays-Bas Willem-Alexander. Elle sera pour l’instant visible en ligne, en attendant la réouverture des musées fermés à cause de la pandémie

L’une des histoires racontées est celle de Wally, un esclave de la plantation Palmeneribo au Suriname, brûlé vif pour avoir participé à une révolte en 1707. Des peintures représentant des esclaves de la plantation sont accompagnées par un manuscrit détaillant son interrogatoire par les propriétaires.

Toutes les histoires sont accompagnées d’un audioguide avec la voix d’une personne ayant un lien avec le récit.

L’histoire de Wally, par exemple, est racontée par l’ancien champion du monde de kick-boxing Remy Bonjasky, Néerlandais d’origine surinamaise, dont les ancêtres se seraient échappés de la plantation au cours de la même révolte.

L’exposition présente également le double portrait d’un couple de notables amstellodamois peint en 1634 par le maître néerlandais Rembrandt. Les tableaux illustrent la cruauté de l’époque : Marten Soolmans et Oopjen Coppit se sont enrichis grâce à l’esclavage.

avec:France24

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