04272024Headline:

Côte d’Ivoire: “la constitution a empiré les choses au profit d’un individu assoiffé de pouvoir”, Doumbia Major

La situation politique tendue dans laquelle végète la Côte d’Ivoire devient violente avec l’annonce de candidature pour un troisième mandat de Ouattara. Pour Doumbia Major, la faute de tous ces problèmes se résume à un parti pris manifeste des experts qui ont écrit et ceux qui ont révisé la constitution du pays.

« La constitution de 2000 a été écrite par certains partis politiques et leurs associations satellites qui y ont imposé leur vision idéologique ségrégationniste hiérarchisante et haineuse de la société ivoirienne », a indiqué Doumbia Major au regard de ce que vit la Côte d’Ivoire ces derniers jours. « Elle a été le lieu et l’occasion d’une codification de l’exclusion et de la haine résultante d’une inclinaison tribale consensuelle à s’adonner à une sorte d’infanticide haineuse, dressée contre un individu, une catégorie de fils et filles du pays et finalement par généralisation, contre un pan entier de la population », souligne-t-il.

L’homme politique souligne qu’il fallait donc faire des modifications de la loi fondamentale de Côte d’Ivoire pour lui donner une certaine légitimité afin qu’elle rassemble tous les ivoiriens et ne contente pas que certaines couches de la population. Il trouvait donc opportun d’apporter quelques coups de crayon afin que ce semblant d’idéal soit atteint. Un projet entrepris et réalisé en 2016 par Alassane Ouattara alors président réélu du pays.

Cependant, Doumbia Major revient à la charge et exprime toute sa déception en ce qui concerne le produit fini de la nouvelle constitution. Pour lui, la révision de la constitution n’a pas donné les résultats escomptés par le peuple, mais plutôt à empirer les choses au profit d’un individu assoiffé de pouvoir. « Celle de 2016 qui était sensée corriger les faiblesses de cette constitution de 2000 pour poser les jalons d’une société unie et réconciliée avec elle-même, comporte tellement de points de recul démocratiques… », a-t-il souligné.Il poursuit son commentaire en exprimant des craintes. « …on se pose la question si elle (la constitution) a vraiment été écrite par des sages qui veulent doter le pays d’institutions démocratiques fortes ou si elle a simplement été écrite par des experts qui tels des professionnels d’un cabinet juridique, n’ont fait que traduire dans une forme juridique, les volontés d’un dictateur assoiffé de pouvoir ! ». Il va sans dire que, pour Doumbia Major, le fait que le président Ouattara assure que la constitution lui permette de revenir, n’est autre que le résultat d’une ambition restée voilée jusqu’à ces derniers jours où les choses se précisent.

Melv Sage

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