Un an après leur incarcération au camp pénal de Bouaké: Voici la nouvelle activité de Koua Justin et Assoa Adou en prison
Tout sur les conditions de vie dans leurs cellules
Depuis la crise post-électorale, le camp pénal de Bouaké, relooké avec des normes sécuritaires plus accrues, connaît un ballet incessant de transfèrements des détenus pro-Gbagbo.
Après la vague du commandant Abéhi Jean-Noël, Jean Yves Dibopieu et autres, les derniers pensionnaires de renommée du cachot de la capitale du Centre sont bien le ministre Assoa Adou, Koua Justin et Bahi Patrice, plus connu sous le nom de maître Bahi. Depuis leur incarcération qui date de l’année 2015, c’est un véritable silence qui prévaut sur leur séjour au pénitencier de Bouaké. Dès lors, un libre champ est donné aux supputations aussi diversifiées et alarmantes que contradictoires sur leurs conditions de détention.
Certes, la prison demeure un lieu de privation de liberté, mais du point de vue de la santé qui tient elle-même des conditions de détention, les pro-Gbagbo détenus au camp pénal se portent bien. En tout cas, c’est ce qu’une source proche de l’appareil judiciaire de Bouaké, qui a souhaité garder l’anonymat, nous a fait savoir hier mercredi au cours d’un entretien. « Depuis qu’ils sont là, nous n’avons jamais été saisi d’un cas de malaise à leur niveau », a-t-il révélé. Notre source fera même savoir que ces détenus membres de l’ancien régime ivoirien, notamment Koua Justin, Assoa Adou et Bahi Patrice, se sont reconvertis dans une nouvelle activité pour meubler leur quotidien au sein de la prison. Il s’agit de l’apprentissage du karaté, sous la houlette de maître Bahi Patrice dont les compétences dans les arts martiaux ne font l’ombre d’aucun doute. Koua Justin et Assoa Adou se soumettent ainsi à des séances de karaté pilotées par maître Bahi. Pourquoi ? « Rassurez-vous, je ne crois pas que cet apprentissage vise à préparer la bagarre. Cela leur permet non seulement de meubler leur temps, mais aussi et surtout de garder la forme et une bonne santé », fait savoir, avec un brin d’humour, notre informateur. « Par le passé, l’évocation du seul nom de camp pénal, cette imposante bâtisse, renvoie à un milieu carcéral infernal, surtout qu’il est destiné à accueillir les bandits de grands chemins. Mais ce passé peu glorieux et déplorable est désormais un lointain souvenir. Les conditions de détention respectent désormais les normes prescrites. Les détenus pro-Gbagbo que nous avons ici, ont chacun une cellule bien entretenue et équipée de télévision avec des chaînes cryptées », a ajouté notre interlocuteur pour traduire leurs conditions de vie optimales.
A la question de savoir la fréquence des visites aux pensionnaires issus du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, notre source a souligné des difficultés inhérentes aux autorisations de visite, lesquelles qui ne s’obtiennent que depuis le palais de justice d’Abidjan. « L’inculpation des pro-Gbagbo a été faite à Abidjan. Les autorités du camp pénal de Bouaké ne sont pas habilitées à délivrer les permis de communiquer », a-t-il justifié la rareté des visites. Cette révélation a été confirmée par un responsable local du Front populaire ivoirien, qui s’est vu refouler à maintes reprises. En clair, les pensionnaires pro-Gbagbo du camp pénal de Bouaké se portent bien.
Francis N’GORAN, à Bouaké
linfodrome.com