Qui est véritablement Chérif Ousmane, l’ex chef de guerre dont on entend parler dans l’affaire plainte contre Guillaume Soro pour assassinat de feu IB?
Chérif Ousmane alias « Papa Guépard », né en 1973 à Danane, est un militaire ivoirien devenu l’un des plus importants “comzones” (commandant de zone) des Forces nouvelles, ces chefs de guerre contrôlant le nord de la Côte d’Ivoire durant la guerre civile. Il était à la tête de la compagnie Guépard de Bouaké.
Chérif Ousmane est ancien sergent des forces armées ivoiriennes (Fanci) et un ancien membre des Firpac, un corps d’élite formé par le général Robert Guéï.
Il est de confession catholique.
Après la crise de 2011, Chérif Ousmane a été nommé commandant en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR)
Avec une vingtaine d’autres chefs de guerre, il a été inculpé par la justice ivoirienne, a priori pour des exactions et des crimes de guerre commis durant la « bataille d’Abidjan » en 2011.
En 2015, la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI) a inculpé des responsables militaires proches de M. Ouattara, dont Cherif Ousmane, Losseni Fofana, dit “Loss” qui occupent des postes de responsabilité au sein de l’armée ivoirienne et des civils, pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de novembre 2010 à avril 2011, qui a fait officiellement plus de 3.000 morts.
Pour ces organisations, “les victimes sont de plus en plus animées par l’idée que le gouvernement ivoirien, et le président Ouattara lui-même, n’ont pas la volonté politique de soutenir les procès, et particulièrement ceux des commandants militaires pro-Ouattara dont les troupes sont soupçonnées d’avoir commis de nombreux cas de violences sexuelles et d’assassinats ciblés pendant la crise post-électorale.”
Selon Anne Ouloto, ces organisations ne devaient pas parler de “lenteur anormale” dans la procédure judiciaire en cours, estimant que le gouvernement ne peut pas “imposer” un rythme à la justice.
L’opposition ivoirienne et des ONG de défense des Droits de l’Homme ont régulièrement dénoncé une justice à “sens unique” en Côte d’ Ivoire à la suite des jugements des proches de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Pour ces dix organisations, “le seul procès pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité à s’être déroulé en Côte d’Ivoire est celui de l’épouse de l’ancien président, Simone Gbagbo, acquittée par un tribunal ivoirien en mars 2017, après un procès entaché d’irrégularités de procédure et en raison de la faiblesse de l’enquête menée par l’accusation.”
AbidjanTV