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Guerre en Ukraine : après les bombardements, les chars russes lancent l’assaut contre Marioupol

Les forces russes sont entrées vendredi dans cette ville portuaire du sud de l’Ukraine, soumise à d’intenses bombardements depuis deux semaines. Le bilan jusqu’ici estimé à 2 500 morts serait bien supérieur, selon des habitants qui ont réussi à fuir.

L’armée russe est entrée vendredi 18 mars dans la ville de Marioupol, où au moins 300 000 habitants sont assiégés depuis dix-huit jours. Des combats de rue se déroulent à proximité du centre-ville, alors que 50 à 100 bombes sont larguées quotidiennement sur les quartiers résidentiels, ainsi que des obus et des roquettes. Lors d’un entretien téléphonique, vendredi, avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a exprimé sa « préoccupation extrême » sur la situation de cette cité portuaire au sud de l’Ukraine, et a réclamé « des mesures concrètes et vérifiables de levée du siège, l’accès humanitaire et le cessez-le-feu immédiat », selon la présidence française.

Les bombardements russes ont complètement détruit le quartier est, sur la rive gauche, tandis que la défense de Marioupol subit un assaut sur trois axes. Venant de l’est, les forces russes ont pénétré sur la rive gauche et se heurtent à Azovstal, une immense usine sidérurgique utilisée comme camp retranché par l’armée ukrainienne. Vendredi, des frappes aériennes ont vraisemblablement détruit au-delà du réparable ce joyau de l’économie nationale.

Une autre offensive, arrivée du nord-est, bute sur Ilitcha, une autre usine métallurgique également occupée par les militaires ukrainiens. La troisième attaque, enfin, vient de l’ouest et est entrée dans la ville par Port City, un vaste centre commercial aujourd’hui entièrement détruit par les combats.

Cette dernière percée a ouvert la voie jusqu’à la « place de la liberté », à la limite du centre-ville. Un kilomètre et demi plus loin se trouvent les ruines du Théâtre dramatique, sur lequel des avions russes ont lâché mercredi soir deux bombes dévastatrices. Sous les décombres se trouve un abri anti-bombardement dans lequel s’étaient réfugiés un millier d’habitants. L’abri aurait résisté, 130 personnes ont été dégagées mais des « centaines » d’autres resteraient encore bloquées, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelenski.

Selon le site d’information marioupolitain 0629.com.ua, les opérations de sauvetage sont très difficiles parce que les secouristes sont la cible de tirs venant des positions russes. L’armée ukrainienne contrôlerait en effet encore une partie du centre-ville et le quartier résidentiel « Primorskoïe », sur le rivage de la mer Noire.

Pour Roman Ameliakin, un député du conseil municipal qui a réussi à fuir le 16 mars, « les défenses de la ville étaient très solides côté est, parce qu’elles ont été creusées durant les huit années du conflit [dans le Donbass]. Sur le flanc ouest par contre, la protection était moins forte et c’est là que l’offensive russe venant de Crimée est d’abord entrée. L’autre problème, c’est que les grands axes de Marioupol n’ont pas été barrés par des obstacles pour faciliter la défense, comme cela a été fait dans d’autres villes ».

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