Alors que le régulateur européen s’est engagé mardi à examiner des demandes d’autorisation pour deux vaccins dans les semaines à venir, les autorités sanitaires américaines recommandent de vacciner en priorité les professionnels de santé et les résidents des maisons de retraite.
Alors que la pandémie du coronavirus a fait au moins 1 468 873 morts dans le monde, les espoirs d’une sortie du tunnel se précisent.
L’Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé, mardi 1er décembre avoir reçu les demandes d’autorisation sur le continent de Pfizer/BioNTech et de Moderna pour leurs vaccins respectifs, qui affichent tous deux un taux d’efficacité proche de 95 %. Le régulateur devrait se prononcer sur le vaccin du tandem américano-allemand le 29 décembre “au plus tard” et sur celui du concurrent américain d’ici au 12 janvier.
En France, le président Emmanuel Macron prévoit “une première campagne très ciblée, avec des vaccins de première génération”, réservée aux personnes les plus vulnérables début 2021, suivie d’une autre “plus large et plus grand public”, qui s’ouvrira “quelque part entre avril et juin”. “Il ne s’agira pas d’une stratégie de vaccination obligatoire”, a réaffirmé le chef de l’État mardi.
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Vaccin dès décembre aux États-Unis
De l’autre côté de l’Atlantique, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a aussi été sollicitée par Pfizer/BioNTech et, depuis lundi, par Moderna. En cas de feu vert, les deux vaccins pourraient être disponibles dès ce mois-ci aux États-Unis, le pays qui paie le plus lourd tribut humain à la pandémie avec 270 450 morts.
La vaccination contre le Covid-19 devrait y être offerte en priorité, dans la première phase, aux professionnels du secteur de la santé ainsi qu’aux résidents des maisons de retraite, a recommandé mardi un comité consultatif des Centres de prévention et de lutte contre les maladies.
Ces deux populations représentent de l’ordre de 24 millions de personnes aux États-Unis, soit le nombre approximatif de gens pouvant être vaccinés au mois de décembre, si les deux vaccins en cours d’évaluation étaient effectivement autorisés et produits dans les quantités promises. Les maisons de retraite américaines ont concentré 40 % des morts de la pandémie dans le pays, soit environ 100 000 décès.
Spray nasal
Par ailleurs, des chercheurs de l’université américaine de Pennsylvanie tentent, en partenariat avec la société de biotechnologie Regeneron, de développer un spray nasal qui protègerait du Covid-19. L’idée est de s’appuyer sur le principe de la thérapie génique en introduisant via le nez et la gorge du matériel génétique dans des cellules amenées en réponse à produire de puissants anticorps qui empêcheraient les infections au coronavirus. L’université de Pennsylvanie et Regeneron prévoient de terminer d’ici janvier leurs tests sur les animaux avant de demander à la FDA le feu vert pour des tests sur l’homme.
En Europe, où le rythme des contaminations a décéléré, quelques pays allègent leurs restrictions. L’Angleterre sort mercredi d’un confinement de quatre semaines pour retourner à une approche régionale que le Premier ministre Boris Johnson espère pouvoir lever au printemps grâce à l’action conjuguée des vaccins et du dépistage de masse.
Le deuxième confinement subi par le Royaume-Uni, pays d’Europe le plus endeuillé avec plus de 59 000 morts du Covid-19, est remplacé au moins jusqu’en février, par un système d’alerte à trois niveaux, imposant des restrictions localement selon la gravité de l’épidémie.
“Nous devons être réalistes et nous devons accepter (…) qu’il n’y a pas encore de vaccin” en phase de déploiement, qui seul permettra un retour à une vie normale, a expliqué mardi Boris Johnson à la Chambre des Communes, la chambre basse du Parlement. “D’ici là, nous ne pouvons pas nous permettre de nous relâcher, particulièrement durant les mois froids de l’hiver”, a-t-il ajouté, justifiant les mesures de restriction.
Parmi les assouplissements communs à toute l’Angleterre, les magasins non essentiels peuvent de nouveau accueillir des clients. Les salles de sport peuvent aussi rouvrir, et les services religieux et les mariages reprendre. Les habitants peuvent désormais se réunir, à six maximum, et à l’extérieur uniquement si leur région est concernée par le niveau d’alerte le plus élevé.
La Tour Eiffel va rouvrir
Les commerces avaient rouvert mardi en Belgique même si le confinement partiel y reste en vigueur.
Tout un symbole, la Tour Eiffel, elle, rouvrira au public à Paris le 16 décembre.
Enfin l’Irlande, la première en Europe à avoir opté pour un reconfinement le 22 octobre, a commencé à desserrer le carcan. Magasins non essentiels, coiffeurs, salles de sport, musées, cinémas et lieux de cultes peuvent rouvrir depuis mardi et, vendredi, ce sera au tour des restaurants et des pubs servant à manger.
Avec AFP