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Côte d’Ivoire/À deux semaines des élections: Des juges de la Cpi débarquent à Abidjan/Voici les raisons

porte parole de la cpi

L’arrivée des juges de la Cpi pourrait permettre de dépoussiérer des dossiers.

L’information émane d’un haut magistrat au ministère de la Justice et des droits de l’Homme, que dirige Coulibaly Gnénéma Mamadou. Trois juges de la Cour pénale internationale (Cpi) viennent de débarquer à Abidjan, dans le cadre des enquêtes sur la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait, on s’en souvient, 3.000 morts.

Le procès de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé s’ouvre, à La Haye, au mois de novembre 2015. Ces juges, selon notre source, sont de nationalité rwandaise. mercredi 7 et mardi 6 octobre 2015, ils ont eu de longues séances de travail avec des autorités judicaires du pays, notamment, le procureur de la République, Richard Adou, le procureur militaire, commissaire du gouvernement, Ange-Bernard Kessi Kouamé et Madame le juge Essienne Edra Josiane, du 9ème cabinet. Leur mission, dépoussiérer des dossiers en souffrance, qui pourraient faire l’objet, éventuellement, de mandat d’arrêt international. On le sait, la Cpi a encore, dans le cadre de la crise post-électorale ivoirienne, des mandats sous scellé. Ces juges se sont, selon nos sources, particulièrement intéressés aux « dossiers d’inculpation des huit (8) militaires pro-Ouattara ».

Au mois de juillet 2015, la justice ivoirienne inculpait des ex-chefs rebelles pour des chefs d’accusation concernant des crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Parmi ceux-ci, se trouvent Chérif Ousmane et Losseni Fofana, dit “Loss”, deux importants com’zones (commandants de zone). Ils occupent aujourd’hui des postes de responsabilité au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire ( Frci). Losseni Fofana est commandant du Bataillon de sécurité de l’Ouest (Bso). Cherif Ousmane est, quant à lui, chef du Groupement de la sécurité du chef de l’Etat Alassane Ouattara. Ils sont, notamment, soupçonnés de crimes de guerre lors du conflit postélectoral de 2011. Les tueries de Duékoué restent, de loin, les plus emblématiques.

Ces juges de la Cpi, toujours selon notre source, se sont également intéressés aux dossiers « des civils (miliciens) qui ont prêté main forte à des militaires dans les deux camps opposés, et exigé un rapport détaillé sur les violences post-électorale de 2010-2011 ». Les deux camps, celui du chef de l’Etat, Alassane Ouattara et de l’ex-président Laurent Gbagbo, sont donc dans leur viseur.

Il faut dire que l’arrivée des juges de la Cpi, se situe à deux jours du lancement de la campagne en Côte d’Ivoire. On le sait, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, candidat à ces élections et la Cpi sont à couteaux tirés sur le dossier de Mme Simone Gbagbo. Le candidat du Rhdp et la Cpi sont engagés dans un duel, depuis que la Côte d’Ivoire se refuse à transférer des Ivoiriens, dont Simone Gbagbo, à La Haye.

Armand B. DEPEYLA

Soir Info

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