Un mémorandum a été « signé mercredi soir par Nicolas Maduro et le procureur de la CPI, Karim Khan », nous apprend 2001. La répression des manifestations anti-gouvernementales de 2017 avaient fait 100 morts. Mais le président du Venezuela, précise le journal, « respecte mais ne partage pas » la décision de la CPI d’ouvrir une enquête. Ainsi pour Diosdado Cabello, le président de l’Assemblée constituante cité par 2001, la phase préliminaire d’enquête n’est pas terminée – il donne « l’exemple de la Colombie, où cette phase a duré 17 ans ». Diosdado Cabello qui affirme que son pays « demandera à la CPI de revenir sur sa décision ».
L’opposition au contraire « applaudit » l’ouverture d’une enquête, titre 2001. La Patilla cite le chef de l’opposition, Juan Guaido : « L’ouverture formelle d’une enquête pour crimes contre l’humanité par la CPI défend le droit à la justice qui a été refusé aux victimes et à leurs proches ». Dans son éditorial, le journal titre d’ailleurs sur l’« espérance des victimes », estimant que « la CPI n’est pas le Tribunal suprême de justice du Venezuela, infréquentable et aux ordres ». Une réponse directe au fait que le pouvoir vénézuélien « considère que les enquêtes doivent être menées par les institutions nationales », rapporte 2001. Car « le Venezuela garantit la justice », titre Ultimas Noticias, quotidien proche du pouvoir qui cite là le chef de l’État, qui poursuit : « je suis le premier à vouloir la justice et savoir la vérité ».
Dans son éditorial, El Nacional lui oppose les « appels à l’aide » des victimes et de leurs proches – certaines s’étaient réunies devant les bureaux du Programme des Nations unies pour le développement pour rencontrer le procureur de la CPI – en vain. Et l’éditorialiste d’enfoncer le clou : « Nous espérons que le procureur de la CPI, au-delà de la photo devant les drapeaux et de celle où il salue Nicolas Maduro, a eu le temps de lire les différents sites d’information, pour se rendre compte que le pays meurt d’envie de raconter au monde les violations des droits de l’homme qu’il vit chaque jour ».
Melv Le Sage