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Sénégal: des syndicats de santé appellent à la mobilisation après l’arrestation de professionnels

Un mouvement de grève a été lancé, ce mercredi 21 avril 2022. Ils dénoncent notamment les poursuites judiciaires menées contre six sages-femmes de l’hôpital de Louga, à environ 200 kilomètres au nord de Dakar. Quatre d’entre elles ont été placées sous mandat de dépôt, deux sont en liberté provisoire. Cela fait suite au décès d’Astou Sokhna, enceinte de neuf mois, à la maternité.

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

La famille d’Astou Sokhna a dénoncé des « négligences médicales », et l’affaire a provoqué un tollé dans le pays. Le ministre de la Santé a parlé de « décès évitable ». Mais de nombreux soignants dénoncent un « lynchage » des professionnels de santé dans ce dossier.
« Stressées »

Depuis le début de la polémique, « on est stressées », affirme Marie-Anne Bigué Sarr Basse, sage-femme et formatrice. L’association des sages-femmes du Sénégal dénonce une « vindicte populaire », et affirme son soutien « indéfectible » aux collègues de Louga poursuivies, qui ne doivent pas « être les agneaux du sacrifice » : « Les sages-femmes font de leur mieux. Aucune sage-femme ne souhaite avoir une malade qui décède. Dans toutes les structures, il y a une insuffisance de matériels, de diagnostics, tout… »

Marie-Anne Bigué Sarr Basse insiste, il y a au sein de la formation de plus en plus de place pour l’humanisation de la prise en charge des patientes : « Oui, il y a un cours pour tout ce qui est accueil, communication surtout. Peut-être qu’on dit que les sages-femmes ont des comportements, mais des fois, c’est la susceptibilité même qui fait qu’il y a des problèmes entre les sages-femmes et les patientes. »
« Question de principe, question de solidarité »

L’association appelle à des « maternités sans sage-femme » ce jeudi. Un mouvement soutenu notamment par le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, explique son secrétaire général, Mballo Dia Thiam : « Pour nous, c’est juste une présomption d’innocence. Et nous pensons que jusqu’ici la thèse de la négligence n’est pas une thèse qui tient debout. Il s’agira au juge de dire. Mais ce n’est pas au ministère de la Santé de parler de négligence. Question de principe, question de solidarité. »

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