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A la découverte du peuple NEYO en Côte d’Ivoire

Les Néyo sont un sous-groupe ethnique Dida établis au sud-ouest de la Côte d’Ivoire dans la sous-préfecture de Sassandra. C’est une tribu de moins de 10 000 personnes réparties sur 25 villages le long de la côte, de part et d’autre du fleuve Sassandra.

Les Néyo sont un sous-groupe ethnique Dida établis au sud-ouest de la Côte d’Ivoire dans la sous-préfecture de Sassandra. C’est une tribu de moins de 10 000 personnes réparties sur 25 villages le long de la côte, de part et d’autre du fleuve Sassandra.

Les Néyo vivant aujourd’hui dans leur village sont estimés entre 3 000 et 10 000 personnes. Aucune indication n’est disponible sur les Néyo vivant en dehors des 25 villages néyo (principalement à Abidjan, en France et aux États-Unis).

Leur situation démographique est d’autant plus alarmante que le développement de la ville de Sassandra et de son arrière-pays immédiat a fait d’eux une entité minoritaire dans l’équation actuelle du peuplement de l’embouchure, où les allochtones sont quatre fois plus nombreux que les autochtones.

La langue des Neyo est une variété de la Dida qui fait partie du groupe des langues Kru, lui-même issu du groupe linguistique langues nigéro-congolaises

Parmi les nombreuses versions expliquant l’origine de l’ethnonyme Néyo, la plus crédible semble être celle qui fait de ce terme la contraction de Néné-yo, « les enfants de Néné », ancêtres des premiers occupants de l’embouchure du Sassandra, les Gnagbia, aujourd’hui disparus. Mais on peut dire aussi que « Nè » signifiant mère, « Nè yo » veut dire « enfants de la même mère » et donc « frères ». Donc les Néyo sont des « frères ».

C’est de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Sassandra que s’est constituée, du xve siècle à la fin du xixe siècle, l’entité Néyo actuelle, à partir de groupements extrêmement disparates, venant des pays Krou, Guéré, Bété, Bakwè et Godié, et sans doute attirés par les possibilités commerciales qu’offrait l’endroit, depuis que les Portugais avaient jeté pour la première fois l’ancre devant le rio Sao Andre en 1471.

Les Néyo ont été les intermédiaires obligatoires du commerce pré-colonial entre les populations de l’arrière-pays (Bété et même Wè, par l’intermédiaire des Kodia qui contrôlaient le fleuve) et les navires portugais puis hollandais, danois, anglais et finalement français, qui avaient de grandes difficultés à franchir la barre et qui craignaient de s’enfoncer dans les terres.

En 1893, Georges Thomann explorateur et administrateur colonial français, débarque à Sassandra et créé le premier Cercle de Sassandra. Ce sont les débuts de la Colonisation française. En linguiste et ethnologue amateur, il publie de nombreux récits et essais qui constituent aujourd’hui un témoignage extrêmement précieux sur l’histoire, les habitudes quotidiennes et la langue des Néyo du début du xxe siècle.

Les Néyo sont une société patriarcale, organisée en groupes familiaux et en villages. Le pouvoir est exercé par un « conseil de sages » composé des doyens et des chefs de lignages (familles) du village et d’un chef du village, désigné lors d’une assemblée. Le pouvoir n’est pas héréditaire, il se conquiert avec l’âge, la richesse, la puissance, l’importance de la descendance et la sagesse. Les femmes ne participent pas aux assemblées des hommes et n’ont aucun rôle politique.

L’ethnie Néyo est formée de dix (ou 6?) tribus, ou gbini ; la tribu commandée autrefois par un kè (de l’anglais « king »), correspond tantôt à une fédération de patriclans (ou de patrilignages majeurs), tantôt au simple patriclan (ou patrilignage).

Elle se subdivise, comme chez les Godié, en lolokpa et lignages moyens ; le lolokpa, unité le plus souvent encore exogamique, se définissant comme l’ensemble des individus descendant en ligne agnatique d’un même ancêtre. Le lignage moyen se segmente en lolohuri, lignages mineurs(ou minimaux), le lolohuri tendant actuellement à supplanter le lolokpa en tant cadre de l’exogamie

L.

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