La chute du professeur Alpha Condé en Guinée s’est aussi accompagnée d’une mauvaise campagne contre une certaine catégorie de chemises africaines. Ce n’est que de la superstition.
Certains stylistes africains peuvent se mordre les doigts depuis l’affaire de Conakry dimanche dernier. Et pour cause, dans bien de pays africains, certains malins ont cru bon d’associer ces créations africaines l’exemple des chemises de chez Pathé’O et d’autres créateurs à une sorte de rendez-vous avec la déchéance.
À la décharge de cette conception, les exemples des Présidents Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo, Alpha Condé, férus de ces chemises. Le phénomène a même atteint l’Afrique centrale. « Chemises coup d’État déjà disponibles en RDC », tweete l’analyste politique Isaac Uwonda.
Mais, à cette conception, il faut opposer l’argument de l’exemple de Nelson Mandela. Ce grand homme politique africain était l’un des plus grands porteurs de ces chemises. Et pourtant, malgré son combat contre l’apartheid, Nelson Mandela ne s’est pas accroché au pouvoir. Il n’a fait qu’un mandat de 1994 à 1999. Il n’est donc jamais sorti par la petite porte.
En clair, les errements de certains hommes politiques ne doivent pas provoquer une mauvaise publicité contre les créateurs africains. C’est aussi l’avis du journaliste sénégalais Alassane Samba Diop. « J’ai lu et vu beaucoup de gens qualifier ces chemises africaines de poisse, en faisant un rapprochement douteux de la chute de ces présidents et leur port vestimentaire ! Je ne comprendrai jamais cette haine de soi que nous portons ! Vive l’Afrique vive les stylistes africains ! », a-t-il indiqué.
Dégnimani Yéo