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Côte d’Ivoire /Une semaine après, les manifestations de Bouaké livrent des grands secrets…

Pillage cie

Le vendredi 22 juillet 2016, la ville de Bouaké a été secouée par de violentes manifestations de populations qui protestaient contre les factures d’électricité, émises par la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie).Une cinquantaine de manifestants ont été par la suite interpellés. Réagissant à ces événements d’une rare violence, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a dénoncé, le mardi 26 juillet dernier, la tentative de mains occultes “ de récupérer le mécontentement, à des fins inavouables, mus qu’ils sont par des agendas cachés“. Des propos qui laissent sous-entendre que des personnes manœuvraient pour tirer parti de la situation.

Le président de l’Assemblée nationale ne se serait pas risqué à glisser une telle phrase sibylline s’il n’avait pas des indices laissant penser que certains acteurs politiques avaient intérêt à ce que Bouaké soit ainsi mise à sac. En effet, de bonnes sources avancent que ce qui s’est passé ce vendredi-là aurait pu être vite circonscrit si des calculs politiciens ne s’en étaient pas mêlés. Des indiscrétions font état de ce que ces violences, supposées orientées contre la Cie, cachaient, en réalité, des dessous politiques. Ce jour-là s’est joué un autre épisode de la guerre de succession que se livrent Hamed Bakayoko et Guillaume Soro, dans la perspective de 2020. De fait, confient nos sources, les adversaires de Soro ont laissé, à dessein, pourrir la situation pour le mettre en difficulté ; histoire de tirer les marrons du feu. Il fallait laisser prospérer la chienlit avant d’intervenir et ainsi raviver dans les esprits le souvenir de ces années de rébellion, du temps où Soro était l’homme fort de Bouaké.

Par ailleurs, rapportent les mêmes sources, ce déchaînement de violence devait être brandi comme prétexte pour mettre sous l’éteignoir les fervents partisans du président de l’Assemblée nationale dans la capitale du Gbêkê. D’où la traque orchestrée, quelques jours après, contre des personnes comme Diallo Ibrahim alias Jackou le croquant, ex-caïd, reconverti en fabriquant de tricot et patron des motos-taxis. Celui-ci n’a-t-il pas été mis aux arrêts et transféré sur Abidjan ?

Selon nos informateurs, il passe pour être un pro-Soro, tout comme d’ailleurs Silué Pégabila, le président communal des jeunes de Bouaké, également recherché activement pour son implication supposée dans les événements du vendredi 22 juillet 2016. D’autres individus recherchés dans le cadre de cette affaire, seraient des partisans ou admirateurs de l’ex-leader des Forces nouvelles. Au dire de nos sources, ce n’est pas un hasard si ce sont des éléments du Ccdo qui étaient montés en première ligne pour donner la riposte aux manifestants ; cette unité relevant du ministère de l’Intérieur et de la sécurité, tenu de mains de maître par Hamed Bakayoko. En somme, les récents événements de Bouaké seraient la face visible de la guerre de positionnement que se livrent Hamback et Soro dans la perspective de la succession d’Alasane Ouattara en 2020. Celui-ci serait écartelé entre ces deux valeurs sûres de son parti.

Assane NIADA

 linfodrome.com

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