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Vie amoureuse, cinéma, musique: Ce que vous ne savez pas de la chanteuse Teeyah

Tehya

Teeyah. Le nom de la chanteuse franco-ivoirienne rime avec la musique zouk, même si elle fait parfois quelques incursions dans d’autres genres musicaux comme le couper-décaler ou le RNB.

En vacances à Abidjan avec sa fille de deux mois et demie, la star de la scène afro-antillaise parle à cœur ouvert de ses nouvelles expériences: Son rôle dans le film «Laurent et Safi» et son expérience de jeune maman.

• Bonne arrivée à la nouvelle maman, dans nos locaux.

– Merci beaucoup (rires)

• Comment on se sent, deux mois après l’accouchement ?

– Merveilleusement bien. C’est le premier enfant et j’attendais cela, j’avais envie de faire un bébé depuis très longtemps. Mais, la carrière et ses exigences ne le permettaient pas vraiment, alors il a fallu prendre une décision : Franchir le cap et se donner d’autres priorités dans la vie.

• Mettre ta carrière en stand-bye quelque temps pour faire un bébé ?

– Elle n’est pas forcément en stand- bye la carrière, c’est juste que j’ai un tout petit peu réadapté mon emploi du temps, je me suis organisée différemment pour pouvoir profiter pleinement de mon bébé et partir aussi de temps en temps en tournée.

Je me consacre entièrement à elle hein, deux mois par-ci par-là, je retourne ensuite en Europe pour travailler, mais ma fille m’accompagne.

Elle est d’ailleurs habituée. Jusqu’à huit mois et demi de grossesse, elle montait sur scène en étant dans le ventre (rires). Elle connait le métier, elle connait le milieu.

• Mais où est le bébé actuellement ?

– La petite est là, avec moi à Abidjan. Mais, elle est actuellement avec son papa et sa mamie, le temps que je finisse l’interview. Je suis d’ailleurs pressée de la retrouver.

• Il y a eu de nombreux ragots durant ta grossesse… Fiancée, mariée, maitresse…

Que s’est-il passé ?

– Mais, je ne vais pas t’expliquer comment ça s’est passé, tout le monde sait comment on tombe enceinte (rires). Oh tu sais, les ragots…Cela fait onze ans que je suis dans le milieu du showbiz, onze ans qu’il y a des ragots à tout va me concernant et onze ans que je ne les écoute pas et que j’y ne réponds pas.

Donc je ne vais pas commencer aujourd’hui. Que les gens continuent de spéculer sur qui est le père, quel est le nom de ma fille…

 

• Il est du milieu ?

– Qu’il soit du milieu ou pas, ce n’est pas grave. Il est bien où il est et on vit tranquille comme ça.

• Michel Gohou ou un arabe ?

– (rires) ça c’est la meilleure ! Oui, j’ai entendu ça, mais c’est à cause du film “Laurent et Safi”.

• A propos du film «Laurent et Safi», tu as fait partie des acteurs principaux

– Oui. Voilà un sujet intéressant. Il était temps (rires). Très belle expérience.

J’ai eu l’occasion de tourner quelques clips, quelques petites scènes avant ça, mais ça n’avait rien à voir avec le fait de tourner dans un long-métrage.

Jouer avec des professionnels comme l’actrice ivoirienne Tatiana Rojo qui a une imagination et un naturel débordants, cela a été enrichissant. Elle peut te jouer une scène de dix façons différentes et ce sera toujours crédible.

Avec quelqu’un comme Michel Gohou qui incarnait en plus mon père à l’écran, c’était trop impressionnant. Je le regardais à la télé tous les dimanches et j’avais jamais pensé qu’un jour, je tiendrai un rôle à ses côtés.

• Tu rêvais de faire du cinéma ?

– Rêver, c’est un grand mot. C’est quelque chose qui m’a toujours attiré, mais est ce que c’était un rêve ? Pas forcément. J’ai eu la chance, on m’a fait une proposition qui correspondait à ce que je suis, il y avait un message, des idéaux qui me parlaient tout simplement et que j’avais envie de défendre. Donc on a goupillé le tout et voilà.

• Tu as joué comme une professionnelle dans le film…

– Ah bon ? C’est peut-être un talent inné que je découvre (rires). Mais, je pense que derrière un bon film, il y a surtout un bon réalisateur.

Nous avons eu la chance d’être bien dirigés par le réalisateur français Anton Vassil qui n’est pas forcément très facile, mais quand on voit le résultat, on est content de s’être laissé maltraiter par lui.

J’ai été bien dirigée, j’ai essayé de me laisser aller et voilà. Faut pas se prendre la tête quoi.

• Quelle est la scène qui t’a un peu fatiguée ?

– Celle avec Michel Gohou. On a tourné dans un petit appartement avec toute l’équipe, il n’y avait pas beaucoup d’espace, tous les yeux étaient rivés sur nous, il était tard, c’était vraiment difficile.

Et Gohou, dès qu’il ouvrait la bouche, j’avais envie de rire. Difficile de se concentrer avec un monsieur comme lui. On a repris plusieurs fois la scène. Ça a été dur, mais très amusant aussi.

•…

– Il y a eu aussi la scène tournée dans les rues de Château Rouge à Paris. Danser et chanter au milieu de Château Rouge avec les passants qui m’appelaient, qui voulaient des autographes, qui sifflaient…Et au fur et à mesure, la foule grossissait…Il fallait se dépasser, apprendre à ne pas regarder ce qui se passe autour, prendre sur soi et faire ce qu’il y a à faire. Mais entre deux prises, c’était cool, les gens étaient sympas.

• Tu as embrassé ton partenaire,

le chanteur, M. Wayne dans le film, mais, j’ai trouvé ça un peu timide par rapport au baiser de tes collègues Tatiana Rojo et Xavier Jozelon…

– Bêh, eux ça a été goulû (rires), mais en ce qui concerne mon rôle, le baiser, c’était pour une scène de mariage. On ne peut pas se permettre de prendre à pleine bouche son mari à l’église devant tout le monde. Je ne me vois pas faire ça, même en vrai. Tout est dans la pudeur. Et puis, dans le film, je jouais le rôle de Raymonde, une jeune femme qui avait des difficultés pour faire accepter son chéri à ses parents. Donc, il y avait beaucoup de retenue.

• Qu’est-ce qui peut se passer dans la tête d’une actrice qui doit embrasser un autre acteur ?

– M. Wayne, c’est quelqu’un qui m’a toujours pris pour sa grande sœur et vice-versa. Et on passait constamment le temps à rigoler. C’était très fatiguant pour le réalisateur.

Mais pour embrasser, il faut savoir faire abstraction des choses, ne pas penser à ce qu’on fait, être dans son personnage. Savoir qui j’embrassais, ça n’a aucune importance.

Petite anecdote, quelque temps après le film, M Wayne a mis un terme à sa carrière de chanteur et d’acteur. Il est à fond aujourd’hui dans la religion chrétienne. Il est très pratiquant.

Je lui souhaite vraiment plein de bonnes choses.

• Si on te demandait de choisir entre la musique et le cinéma ?

– La question ne se pose même pas. Je suis née dans la musique et je la fais depuis l’âge de huit ans. Ça fait partie de moi.

A un moment, j’ai tenté de dire que j’arrêterai la musique pour faire autre chose, mais finalement, quelques années après, je suis toujours là.

La musique, ça reste un premier amour, une première passion pour moi.

Le cinéma, ce n’est pas une vocation pour moi, mais s’il y a des projets qui m’intéressent, qui correspondent à mes valeurs, à ma personnalité, je le ferai avec grand plaisir, mais, c’est la musique avant tout.

• L’amour est un thème développé dans le film «Laurent et Safi», mais penses-tu qu’il est facile d’aimer une personne avec laquelle on n’a pas forcément la même culture, la même éducation, la même couleur de peau…

– Je crois que quand on décide de se mettre dans une relation amoureuse, tant que cela concerne les deux personnes, il n’y a pas de problème. Mais, quand ça concerne les familles, là ça devient plus difficile.

Parce que moi, si je me mets avec quelqu’un, je sais pourquoi, mais je ne choisis pas forcément la famille qui l’entoure et inversement. Et à partir du moment où ça rentre dans les histoires de famille, les choses deviennent compliquées.

Mais, il ne faut pas oublier que nous sommes en 2015 et que les mentalités ont changé, les choses évoluent. Je crois qu’aujourd’hui, les gens ont bien compris que le métissage, c’est aussi l’avenir. Trouver un français pure souche, un ivoirien pure souche, ce n’est plus évident.

Aimer quelqu’un qui est différent de moi du point de vue culturel, racial ou autre ne devrait pas poser de soucis. Cela relève de l’éducation, de la mentalité, de la vision des gens, mais quand les sentiments sont forts comme on le voit dans le film, les obstacles qui se posent ne peuvent pas subsister.

• Justement, toi, tu es métisse, tu as un album qui porte ce nom et tu vis entre deux continents. Alors vivre dans la peau d’une métisse au quotidien, c’est aisé ?

– Il y a quelques années, j’aurai dit non, pas du tout parce qu’en France, j’étais la noire de service et en Côte d’Ivoire la petite blanche.

Donc, ce n’était pas évident, on a un petit peu le c… entre deux chaises, si je peux me permettre l’expression. Mais aujourd’hui, le métissage est vulgarisé et à mon niveau, je me sens chez moi partout. J’ai une double nationalité, une double culture. Je vis une partie de l’année en France et l’autre partie en Côte d’Ivoire, partout où je vais, j’ai eu à me sentir à l’aise et ça va. Comme je l’ai dit plus haut, les mentalités changent.

• Parlons musique. Tu fais du zouk, du couper-décaler. il y a un autre genre qui pourrait t’intéresser ?

– J’ai envie de te dire, je fais du zouk, oui. Le couper-décaler, j’ai eu à en faire, il y a quelques années, mais je fais beaucoup d’autres choses. J’ai posé sur des compilations de soul, de RNB, de POP… Je suis une artiste qui fait les choses quand elle le désire. Je ne me sens pas enfermée dans un style musical particulier. Je n’ai pas d’étiquette. Je ne me suis jamais autorisée à me coller une étiquette musicale et vous verrez avec tout ce qui arrive qu’il y a pas mal de choses à découvrir en ce qui concerne mon travail musical.

Pour le moment, je fais une petite pause, en tant que maman, mais rendez-vous dans quelques semaines, avec des choses un peu plus dansantes, beaucoup de duos aussi, des collaborations d’horizons différents. Teeyah est de retour…

• La danse oui, mais peut-être des berceuses aussi ?

– Ah non ! Ça, je les réserve exclusivement à ma fille, surtout quand elle pleure. Je chante à longueur de journées dans ses oreilles pour qu’elle se calme.

• Dis-moi, la dernière fois où toi même tu as pleuré, c’était quand ?

– A mon accouchement peut-être (rires). Mais pas de douleur hein, de joie.

• Tu es sûre que tu as pleuré de joie seulement ?

– Il y avait un peu de douleur hein, mais après j’ai pleuré de joie quand j’ai vue ma fille, c’est ça la réponse (rires).

Par Stéphie Joyce

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