Permettre un accès des populations de l’Iffou, singulièrement celles de Daoukro, à une énergie abondante et de bonne qualité, c’est l’objectif que vise la société Serres-Synergies SA.
Avec son partenaire financier Energia solare SA, une société de droit italien, Serres-Synergies a entamé la construction de centrales solaire photovoltaïque et thermique à biomasse de 350 Mw chacune, sur une superficie globale de 694 hectares. La pose de la première pierre de ces infrastructures, dont les travaux sont prévus pour prendre fin dans six mois, par le président Henri Konan Bédié, a eu lieu le samedi 28 janvier 2017, sur le site dudit projet, à Daoukro. Il était entouré pour la circonstance, des différents partenaires de ce projet baptisé : « Daoukro-Énergies ».
Le Pca de Serres-Synergies, N’da Comoé Aimé Florient, chercheur-ingénieur, a indiqué qu’à partir de Daoukro, l’on assistera à une production alternée d’énergie, à savoir le solaire (350 Mw), la journée et le thermique (350 Mw) en soirée. « Mais ce thermique sera alimenté par du biodiesel, du biogaz et de la biomasse. Nous aurons donc une production totalement verte. Les déchets orduriers et végétaux produits seront récupérés des villages et traités pour produire du thermique. L’ensemble donnera une production totale de 700 Mw qui sera injectée sur le réseau national », a affirmé N’da Comoé. Il a informé que le coût de revient du Kilowatt heure (Kwh) de cette énergie fera l’objet de discussion avec les autorités ivoiriennes. « Mais, le coût ne sera pas trop loin de celui des acteurs du secteur (Ciprel, Azito…). Certainement, comme nous sommes à une production verte, ça reviendra beaucoup moins cher », a-t-il rassuré. N’DA Comoé a indiqué que, dans la conduite du projet, des poubelles seront déposées dans les domiciles pour recueillir les ordures ménagères.
Pour amener les populations à adhérer à cette initiative, il a annoncé des actions d’encouragement qui seront entreprises. Il s’agira de distributions de médicaments, mais aussi de bouteilles de gaz butane. « Dans le cadre du projet, il y a un centre de santé qui sera construit. Nous allons également leur distribuer des bouteilles de gaz pour les inciter à ne plus utiliser le feu de bois », a mentionné N’da Comoé. Il a indiqué que toute la population de Daoukro sera bénéficiaire de ce projet. Notamment, les jeunes, avec la création, a-t-il mentionné, de 1 200 emplois et la construction de 600 logements. « Nous avons innové en proposant à ce qu’il y ait un reversement que ”Daoukro-Énergies” va faire pour permettre à la mutuelle et à Daoukro de disposer d’un fonds. Il faudrait que nous allions vers des projets fédérateurs, intégrateurs qui permettent le développement. Si nous créons une structure qui permet de dégager entre 4 et 5 milliards de Fcfa par année pour les populations, et pour que les jeunes puissent faire des projets, parce que nous sommes installés sur leurs terres, c’est une bonne chose », a insisté N’da Comoé. La patronne de Energia Solare SA, Teresa Bottasso, a rassuré qu’elle appuiera toujours la Côte d’Ivoire dans le cadre de la production d’énergie, en vue d’aider le pays à atteindre son objectif de pays émergent à l’horizon 2020. Le président Henri Konan Bédié, après la pose de la première pierre des centrales, a souhaité « une bonne fin à ce projet ». Il a souhaité également que d’autres projets de cette envergure suivent en Côte d’Ivoire, « pour faire de notre pays, un pays de grande capacité énergétique », a-t-il dit.
Au nom des populations de l’Iffou, le député de Daoukro, l’honorable Akoto Olivier, a remercié les bailleurs de fonds pour leurs initiatives en Côte d’Ivoire. Il a plaidé pour l’indemnisation des populations et des propriétaires des exploitations agricoles impactés par le projet. Il faut noter que le coût global du projet est de 1,600 milliard d’euros, soit près de 1 040 milliards de Fcfa et sera réalisé dans trois localités : Assinie, Kotobi et Daoukro. L’enveloppe de Daoukro se situe autour de 705 millions d’euros, soit près de 458,250 milliards de Fcfa. Energia Solare SA apporte un financement à hauteur de 85 % et les 15 % restants par les autres partenaires sud- africains, sud-coréens et de hongkongais.
Irène BATH (Envoyée spéciale)