04252024Headline:

Côte d’Ivoire 3ème bataillon Akouédo: La grogne continue.Tout est mélangé dans l’armée

Soumaila Bakayoko

La grogne dans l’armée prend de plus en plus de l’ampleur. Après le 3ème Bataillon de Bouaké, le vendredi 7 novembre dernier, où le chef d’état-major des armées, le général Soumaïla Bakayoko, a été quasiment chahuté, selon des témoins, par les ex-rebelles devenus FRCI; c’était au tour de ses émissaires conduits par l’ex-chef de guerre Ouattara Zoumanan dit « one gamme », nommé Lieutenant-colonel par Alassane Ouattara et actuel chef de corps du 1er Bataillon d’infanterie d’Akouédo, d’être mis en indélicatesse par les FRCI.
C’était hier, mercredi, au cours d’une longue rencontre qui a eu pour cadre la salle de cinéma du camp militaire d’Akouédo. Selon des témoins qui ont requis l’anonymat, le Lieutenant-colonel Ouattara Zoumanan était accompagné de trois autres officiers, membres de l’ex-rébellion armée. Il s’agit du Commandant Soro, chef du bataillon de sécurisation de l’est du pays ; du Lieutenant-colonel Koné Daouda et du Commandant actuel de l’unité d’intervention de la gendarmerie nationale (UIGN).
Envoyés par le général Soumaïla Bakayoko qui ne voulait certainement plus subir la bourrasque de Bouaké, ces quatre officiers auraient été pratiquement pris à partie, à travers des chahuts répétés, par les FRCI. Qui réclament sans fléchir « les 5 millions fcfa qu’on leur a promis en cas de renversement de Gbagbo », soutient une source militaire. Hier, ils l’ont répété aux envoyés du chef d’état-major. Fait notable, au dire de nos sources, l’ex-chef de guerre, Koné Zakaria, Lieutenant-colonel et commandant en second du Bataillon d’artillerie sol-air (BASA), annoncé à la rencontre, n’a pas fait le déplacement.
Pourquoi ?
« Pour lui, les ex-FAFN ont raison de se plaindre. Il estime que la promesse qui leur a été faite concernant les 5 millions fcfa doit être respectée. Son absence est donc un signe de soutien aux éléments», affirme un sous-officier de l’armée sous le couvert de l’anonymat. A la montée des couleurs au camp d’Akouédo, hier à 7h30mn, on avait annoncé aux FRCI, la présence d’autres anciens chefs rebelles à la rencontre. Comme Koné Zakaria, aucun d’entre euxn’était présent. Les échanges avec les émissaires du général Soumaïla Bakayoko se sont effectués, a-t-on appris, avec tous les soldats du camp d’Akouédo mêmes les ex-FDS. Les ex-rebelles devenus FRCI ont interprété cette attitude de l’état-major comme une façon de vouloir noyer le poisson. « Les anciens-là, ils ne sont pas concernés par notre problème, on ne sait pas pourquoi l’état-major les a associés à la rencontre d’aujourd’hui (hier, ndlr). C’est une foutaise ! », nous a confié hier un FRCI en colère.

C’est le sentiment qui a prévalu, lors de la rencontre à Akouédo, au dire des témoins. Au nom du général Soumaïla Bakayoko, le Lieutenant-colonel Ouattara Zoumanan aurait dit aux FRCI que l’Etat n’a pas 5 millions fcfa à leur remettre individuellement. Ce qui a suscité la grosse colère des FRCI. Autre réponse de l’émissaire du chef d’état-major qui a irrité les ex-rebelles, le Lieutenant-colonel Zoumanan leur a dit qu’ils ne peuvent pas bénéficier de stage militaire comme les ex-FDS parce que leur «niveau intellectuel est très faible». Il leur aurait demandé «d’aller suivre des cours du soir pour appendre à écrire, pour certains, et améliorer leur niveau, pour d’autres».
Toujours selon des témoins de la rencontre, l’envoyé du général Bakayoko a dit clairement aux FRCI qu’ils ne remplissent pas les conditions pour bénéficier de maisons baillées. « Il leur a dit que leurs anciens (les ex-FDS) ont attendu 5 ans pour avoir les maisons baillées », précise notre source. Des propos qui ont été accueillis par une forte protestation de FRCI. « C’est maintenant qu’ils savent qu’on n’a pas de niveau ? Quand on prenait kalach pour eux là, quel niveau intellectuel on avait ? On va enlever tout ça dans leurs yeux ! (pour dire qu’ils vont en découdre avec leur hiérarchie)», soutient un FRCI.
La rencontre d’hier s’est terminée dans un climat d’insatisfaction pour les ex-rebelles qui exigent d’avoir leurs baux et les 5 millions fcfa d’ici fin janvier 2015 après le paiement de leur salaire main à main.
Source: Notre voie

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