04252024Headline:

Côte d’Ivoire: Bouaké à nouveau frappé par la mutinerie, les soldats veulent leur argent un point un trait !«Pourqoi le président nous fait ça?

Reprise des hostilités à Bouaké. Les soldats issus de l’ex-rébellion expriment à nouveau leur colère samedi matin comme constaté sur place par KOACI.

Plus d’une centaine d’entre eux ont entrepris de perturber l’accès à la ville en se postant aux corridors nord et sud après une concertation et un vote de poursuite de contestation survenu dans la nuit de vendredi à samedi.

D’autres à pieds en ville tirs en l’air en parcourant les rues de la ville. Ils veulent leur argent et l’expriment haut et fort.

«On veut notre argent c’est quoi ces foutaises là ! » scande Moumouni, soldat du 3ème bataillon, casque lourd sur la tête, excédé par ce qu’il qualifie de supercherie organisée à Abidjan pour tenter de faire diversion et pour diviser l’armée.

«Pourqoi le président nous fait ça? on nous a demandé de lui faire confiance, on a reçu ici les gens de son premier ministre et tout et là on se retrouve devant une trahison, c’est quel respect ? On nous a promis et assuré en janvier que tout serait payé d’ici juin et depuis le premier versement on voit plus rien venir et c’est hors de question qu’on renonce à cet argent on a prévu des dépenses et tout » explique Sidy arme lourde de type kalach à la main, suivi de près par un colosse armé d’un RPG.

D’autres balaient d’un trait l’argument de l’effort financier arguant que le pouvoir a les poches bien remplies et qu’il n’a qu’à en sortir un peu pour en terminer avec cette situation. «Ils sont tous milliardaires là avec leurs gros ventres et ils veulent nous faire croire qu’il n’y a pas d’argent, faut pas nous fatiguer » ironise Souleymane, soldat des premières heures de la rébellion en 2002, intégré dans les forces armées en 2011.

On nous assure par ailleurs que leurs frères d’arme des autres casernes du pays concernés par la prime de 12 millions promise, se mobiliseront également ce jour. Contactées des sources à Tengrela et Korogho le confirment déjà.

Les tirs ont une nouvelle fois apeuré les habitants, nombreux commerçants ont préféré fermer boutique même si les mutineries de l’ère Ouattara n’ont jusque là pas encore ouvert à des vols ou pillages.

Amy Touré, Abidjan

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