04202024Headline:

Côte d’Ivoire /Exclusif : Gbagbo déçu de Banny , Essy et Kkb ou les vraies nouvelles de la Haye

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Emmanuel Aka est le fils d’un ex-influent chef d’église en Côte d’Ivoire. Ami de jeunesse de Laurent Gbagbo, il a maintenu des liens étroits avec lui et avec Simone Gbagbo (tout comme ses frères et sœurs), au point lorsque le président du Fpi est devenu chef de l’état en Côte d’Ivoire, d’être nommé notamment grâce à ses bonnes connexions dans le pays, ambassadeur ivoirien au Ghana, alors que l’homme d’affaires prospère qu’il fut un moment, n’était point un diplomate.

Après la chute de Laurent Gbagbo, le nouveau pouvoir d’Abidjan qui a appris qu’Emmanuel Aka avait des entrées à Accra et qui s’agaçait de la liberté des exilés pro-Gbagbo chez le voisin, ne se fera pas prier pour le faire partir malgré quelques bons rapports personnels qu’il avait avec certains barons de la maison Ouattara.

C’est cet Emmanuel Aka, un homme discret et autant reconnaissant et que compatissant à l’égard de l’ex-président ivoirien qui a été récemment un des hôtes de Laurent Gbagbo à la Haye.

Les confidences faites par cet ex-ambassadeur laissent croire que Laurent Gbagbo est favorable à la nouvelle constitution ivoirienne en élaboration, parce qu’elle fait sauter le verrou de la limite d’âge et qu’elle instaure la vice-présidence.

“Il espère avoir la possibilité d’être candidat à nouveau candidat et envisage d’avoir Affi N’Guessan comme vice-président”, confie un témoin des confidences relayées par le visiteur de l’ex président ivoirien.

L’on apprend également que Laurent Gbagbo insiste pour parler à Sangaré Aboudramane pour des échanges devant lui permettre d’avoir une idée très précise, plus honnête et non orientée de la situation ivoirienne.

L’ex président ivoirien espère disposer ensuite de toutes les clés, pour indiquer une orientation indiscutable de sa position et de celle du Fpi et des siens, aux enjeux actuels de la Côte d’Ivoire.

Il ressort que les échos des résultats et du rendu des échanges avec Laurent Akoun n’ont pas plu à Laurent Gbagbo qui, à défaut de Sangaré Aboudramane empêché par la justice de sortir du pays, souhaite parler avec une délégation crédible et représentative de chefs religieux et traditionnels.

Au détour des confidences, Emmanuel Aka a aussi évoqué la déception et les regrets de Laurent Gbagbo au sujet de Banny, Essy Amara et Kkb.

Le détenu de la prison de Schevenigen reproche à ces trois acteurs politiques ivoiriens , de lui avoir fait croire qu’ils avaient la capacité d’imposer une transition à Alassane Ouattara.

Comptant ensuite jouer un rôle important dans cette transition, ils avaient promis que les revendications du Fpi (libération de Gbagbo, Simone, Ble Goudé, retour des exilés, la vérité sur qui a gagné en 2010 etc…), seraient au cœur de l’agenda de la transition.

Il ne s’agissait pas pour le Fpi au sein de la Coalition nationale pour le changement d’accompagner Ouattara à l’élection mais d’obtenir une transition. Car tous estimaient avec Laurent Gbagbo qu’il n’était pas possible de battre le candidat Rhdp dans les conditions prévues pour l’élection. Pour parvenir à la transition et empêcher une réélection de Ouattara, il fallait isoler et neutraliser Affi N’Guessan, à qui il était fait le reproche de ne pas souscrire à la même stratégie. D’où la justification du soutien apparent de Laurent Gbagbo, à la Cnc. À la fin d’une transition qui aurait mis Ouattara à l’écart et favorisé sa libération, Gbagbo aurait pu être candidat et revenir au pouvoir, en redevenant le président du Fpi selon le schéma mis en place par ” les Gbagbo ou rien” .

L’échec de cette option peut-elle faire changer de fusil d’épaule ? Les consignes à Akoun Laurent demandant à sortir de la radicalisation peuvent-elle avoir raison de Sangaré Aboudramane qui n’hésite pas à dire souvent que Laurent Gbagbo peut bien souhaiter cela, mais que sur le terrain eux ils ne doivent pas fléchir, car si l’ex président a fait cette proposition, c’est sans doute parce qu’il sent que ses hommes ne peuvent plus tenir, et seraient prêts à lâcher.

Selon des confidences, si Affi N’guessan a pu être flatté d’avoir été perçu par son ex-patron comme le meilleur de tous pour figurer sur un ticket présidentiel, et de savoir que sa ligne restait plus crédible sur la durée après l’épisode de la transition au lieu des élections, ses proches n’ont pas manqué de déplorer d’une part l’absence de réponse de Laurent Gbagbo à la demande de rendez-vous d’Affi N’guessan pour lui passer directement les consignes; et d’autre part la volonté de lui faire continuer a jouer les seconds rôles, avec cette idée de vice-présidence.

Dans cette crise de famille et cette bataille des frères ennemis de la maison Gbagbo, la justice ivoirienne semble détenir une des solutions, avec la possibilité d’autoriser une sortie de Sangaré Aboudramane, pour mettre fin au travail des intermédiaires et émissaires.

Laurent Gbagbo n’ayant pas souhaité parler à Affi N’guessan avant (ou sans) son ami et frère Sangaré, une visite de celui-ci à la Haye permettra de clarifier les choses.

Mais Abidjan a-t-il intérêt à favoriser le retour de la cohésion au sein du Fpi ?

Si ses proches et partisans et l’ex-président Laurent Gbagbo lui-même, trouvent la bonne réponse à cette question, ils pourraient cesser d’être les alliés objectifs du pouvoir Ouattara.

Alice Ouédraogo

afrikipresse.fr

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