Au 93e jour de l’invasion russe en Ukraine, vendredi 27 mai, l’ONU affirme que plus de 4 000 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l’invasion russe du 24 février.
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Les points essentiels :
► Plus de 4 000 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l’invasion russe du 24 février affirme l’ONU, qui averti que le bilan est très probablement beaucoup plus lourd.
► Les séparatistes prorusses ont affirmé vendredi avoir pris la localité de Lyman, carrefour important du Donbass, déjà contrôlé partiellement par les séparatistes depuis 2014. Ce succès leur ouvrirait la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en leur permettant de s’approcher d’un un encerclement total de l’agglomération formée par les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk.
► Alors que la ville entamait ces derniers jours un retour à la normale après le retrait russe, Kharkiv a de nouveau été frappé par des bombardements jeudi, faisant neuf morts et 19 blessés.
► Le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt à aider à « surmonter la crise alimentaire » provoquée par le blocage de céréales ukrainiennes et russes en raison du conflit en cours, sous réserve d’une levée des sanctions contre Moscou.
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14h34 : La Russie renforce ses positions défensives dans l’oblast de Kherson
Les forces russes renforcent leurs positions défensives dans la région de Kherson, située juste au nord de la Crimée, tout en bombardant quotidiennement les zones contrôlées par l’Ukraine, déclare le gouverneur ukrainien de l’oblast de Kherson, Hennadiy Laguta, lors d’un point presse vendredi.
Il ajoute que la situation humanitaire était critique dans certaines parties de la région et qu’il était pratiquement impossible pour les habitants de quitter le territoire occupé, à l’exception d’un convoi de 200 voitures parti mercredi.
14h16 : 5 500 employés du producteur de camions russes Kamaz au chômage partiel
Le président russe Vladimir Poutine, deuxième à partir de la droite, lors d’une visite de l’usine de véhicules Kamaz à Naberezhnye Chelny, dans la région du Tatarstan, à environ 700 km à l’est de Moscou, le vendredi 13 décembre 2019.
Plus de cinq mille employés du producteur de camions russe Kamaz ont été mis au chômage partiel en raison d’une pénurie de composants découlant des sanctions occidentales contre Moscou pour son offensive en Ukraine. « Chez Kamaz, une semaine de trois jours a été introduite: les responsables, les spécialistes et les employés des sites de production connaissant une pénurie de composants ont commencé à faire des horaires réduits », indique jeudi le portail d’informations du groupe, Vesti Kamaza.
Le groupe assure que des « emplois temporaires » ont été offerts à ces personnes, afin de « maintenir le niveau de revenu de ses employés et de conserver la main-d’oeuvre », indique Sergueï Romaniouk, directeur du département des relations entre employés et direction.
Le chômage guette les employés de très nombreux secteurs de l’économie russe, à mesure que se fait sentir l’impact des sanctions occidentales sans précédent. Le chômage partiel est souvent utilisé pour éviter les licenciements mais s’accompagne habituellement d’une réduction de salaire.
Acculé par les sanctions occidentales contre la Russie,Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu’il avait réussi à redresser, a vendu en mai ses actifs à l’État russe, première nationalisation d’ampleur depuis l’offensive russe en Ukraine. Une grande partie des près de 40 000 employés du géant automobile Avtovaz (Lada) sont ainsi au chômage partiel – payés deux tiers de leurs salaires – depuis début avril et au moins jusqu’au 6 juin, sachant que la pratique s’était généralisée pendant la pandémie.
13h52 : La ville de Sievierodonetsk encerclée audeux tiers par les forces russes
Les forces ukrainiennes sont engagées dans une « défense acharnée » de la ville de Sievierodonetsk, dans l’est du pays, qui est encerclée aux deux tiers par les forces russes, déclare vendredi le gouverneur de la région de Louhansk Serhiy Gaidai, citant le chef de l’administration de la ville.
Les éditions lettone et russe de “Novaya Gazeta. Europe” vues dans un kiosque à journaux à Riga. Une édition imprimée de la version européenne du célèbre journal critique du Kremlin, “Novaya Gazeta”, est parue pour la première fois vendredi 6 mai 2022.
Les pays baltes deviennent le nouveau refuge des journalistes russes qui fuient leur pays. Impossible pour eux de travailler en Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Moscou a adopté de nouvelles lois condamnant à de lourdes peines de prison la publication de ce que le pouvoir considère comme des fausses informations rappelle notre correspondante à Riga Marielle Vitureau.
Novaya Gazetta, le journal moscovite qui a suspendu sa publication fin mars en Russie, s’est installé en avril à Riga dans les locaux d’un magazine local, juste à côté de Milda, la statue de la liberté lettone. Quelques jours avant le 9 mai, date symbolique en Russie qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale, Kirill Martynov, le rédacteur en chef, a publié le premier numéro de son journal en exil.
C’est notre numéro 0, mais nous ne prévoyons pas de publication quotidienne ou hebdomadaire. Nous voulions juste montrer à la société russe et aux autorités que nous sommes toujours vivants. C’est un numéro fortement anti-guerre.
13h18 : Plus de 4 000 civils tués en Ukraine depuis le début de l’offensive
Plus de 4 000 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l’invasion russe du 24 février affirme l’ONU, qui averti que le bilan est très probablement beaucoup plus lourd. Selon le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui a déployé plusieurs dizaines d’observateurs dans le pays, 200 d’entre eux seraient des enfants.
La plupart des décès sont imputables à des tirs d’artillerie ou des bombardements aériens, ajoute le Haut-commissariat, qui n’identifie pas les responsables présumés.
trois mois de conflit et des milliers de morts des deux côtés
12h43 : En Russie, des élus communistes appellent à arrêter l’offensive en Ukraine
Des élus communistes de la région de Primorié, dans l’Extrême-Orient russe, ont demandé vendredi, lors d’une réunion de l’Assemblée locale, l’arrêt de l’offensive en Ukraine, avant de se voir privés de droit de vote. C’est la première fois qu’une telle initiative est lancée par des élus du parti communiste, formation qui soutient l’assaut lancé sur l’ordre du président Vladimir Poutine le 24 février.
Lors de cette réunion, le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s’est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d’autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire.« Il y a quelques jours, lors d’une réunion de l’Assemblée législative du kraï de Primorie, a été adoptée une série de mesures de soutien des familles de soldats morts pendant l’opération militaire », a-t-il déclaré, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l’assemblée.
« Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l’opération de guerre, il y aura de plus en plus d’orphelins. Au cours de l’opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays », a-t-il poursuivi. « Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes », a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.
Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste, Guennadi Choulga, qui l’avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de « discréditer l’armée russe (…) qui se bat contre le nazisme », selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant. Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l’Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et 5 contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des “mesures (de représailles) les plus fermes”.
12h26 : Quelle est la situation sur le terrain dans le Donbass ?
Après leur offensive infructueuse sur Kiev et Kharkiv au début de la guerre, les forces de Moscou concentrent leurs forces dans l’est, affichant leur intention de prendre le contrôle total du bassin minier du Donbass, que des séparatistes prorusses contrôlent déjà partiellement depuis 2014.
Les séparatistes pro-russes ont revendiqué vendredi la prise de Lyman. Ce succès leur ouvrirait la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en leur permettant de s’approcher d’un un encerclement total de l’agglomération formée par les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l’est.
L’armée russe pilonne aussi Sievierodonetsk, dont le gouverneur régional a averti qu’elle pourrait connaître le même sort que Marioupol. Au moins cinq civils ont été tués en 24 heures dans la région : quatre à Sievierodonetsk et un autre à Komychouvakha, à 50 kilomètres de là, a annoncé vendredi le gouverneur Serhyi Gaïdaï.
Les habitants de Severodonetsk ont oublié ce que c’est qu’un cessez-le-feu d’au moins une demi-heure, a-t-il écrit sur Telegram. Les Russes pilonnent sans cesse les quartiers résidentiels.
« Nous pensons que les forces russes ont pu s’emparer de la majeure partie du nord-est de Sievierodonetsk, même si des combats sont toujours en cours », a indiqué à Washington un haut-responsable du Pentagone. Selon le chef de l’administration civile et militaire de Sievierodonetsk, Alexander Stryouk, entre 12 000 et 13 000 personnes sont restés dans cette ville, qui comptait 100 000 habitants avant la guerre. Quelque « 60% du parc de logements de Sievierodonetsk a été détruit, 85-90% des bâtiments de la ville ont été endommagés et nécessiteront une restauration majeure », a-t-il dit, cité par les médias ukrainiens.
Les séparatistes pro-russes revendiquent la prise de Lyman, dans le Donbass.
11h58 : La Turquie demande des gestes concrets pour accepter Suède et Finlande dans l’Otan
La Turquie attend de la Suède et de la Finlande qu’elles prennent des mesures concrètes et cessent tout soutien à des organisations terroristes pour qu’elle revienne sur son refus de les voir adhérer à l’Otan, a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
La Suède et la Finlande ont officiellement soumis la semaine dernière une demande d’adhésion à l’Alliance atlantique. Cette demande a été accueillie favorablement par les États-Unis et la plupart des pays européens. La Turquie a en revanche exprimé son opposition en reprochant à ces deux pays d’accueillir sur leur territoire des personnes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’elle considère comme une organisation terroriste, et des partisans de Fethullah Gülen, qu’elle accuse d’avoir organisé une tentative de coup d’État en 2016.
Les 30 États membres de l’Otan doivent donner leur accord pour l’adhésion d’un nouveau pays et lui faire bénéficier ainsi de garanties en matière de sécurité collective. « Une initiative concrète doit être prise en ce qui concerne les préoccupations de la Turquie », a dit Mevlut Cavusoglu au cours d’une conférence de presse. « Ils doivent rompre le soutien fourni au terrorisme. »
11h00 : Moscou accuse l’Ukraine de revendications « contradictoires »
Le Kremlin a imputé vendredi le gel des pourparlers de paix à l’Ukraine, estimant que les revendications de Kiev manquaient de clarté. Lors d’un échange téléphonique avec des journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que « les dirigeants ukrainiens font constamment des déclarations contradictoires. Cela ne nous permet pas de comprendre pleinement ce que veut la partie ukrainienne ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé avoir essayé à plusieurs reprises d’organiser une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre, mais que la Russie ne semblait pas encore prête à entamer des pourparlers de paix sérieux.
« Il y a des choses à discuter avec le dirigeant russe. Je ne vous dis pas que… notre peuple est impatient de lui parler, mais nous devons faire face aux réalités de ce que nous vivons », a déclaré Volodymyr Zelensky dans un discours vendredi à un groupe de réflexion indonésien. « Qu’est-ce que nous voulons de cette réunion ? … Nous voulons reprendre nos vies… Nous voulons retrouver la vie d’un État souverain sur son propre territoire », a-t-il ajouté.
10h41 : « Une dizaine de morts » dans une frappe sur un terrain militaire à Dnipro
« Une dizaine » de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe vendredi sur un terrain militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l’Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville. « Des missiles Iskander ont frappé un champ de manœuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés », a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV