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Exclusif/Rhdp, parti unifié: Des révélations sur le plan secret de Ouattara /ce qui s’est passé au siège du Pdci, à Cocody

Le Comité de haut niveau mis sur pied par les présidents Bédié et Ouattara depuis le lundi 4 décembre dernier
Les lignes bougengt, mais rien n’est encore acquis au niveau du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et pour la paix qui s’active à mettre sur pied un parti unifié.

Il aura fallu un peu plus d’un mois depuis l’annonce d’Alassane Ouattara pour que le comité de haut niveau sur le « parti unifié » tienne sa première réunion.

Mardi 31 octobre 2017, alors qu’il sortait d’une rencontre avec Henri Konan Bédié, son allié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), le chef de l’État, Alassane Ouattara, annonçait la mise en place prochaine d’un comité qui travaillerait à l’avènement du parti unifié, un projet mûri par les Houphouétistes.

Lundi 4 décembre 2017, le groupe d’experts s’est réuni pour la première fois au siège du Pdci, à Cocody. Sans surprise, il a rassemblé des pontes des différents partis constituant le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdo) : Daniel Kablan Duncan, Maurice Kacou Guikahué, Amadou Gon Coulibaly, Amadou Soumahoro, Cissé Bacongo, Albert Mabri Toikeusse… Un communiqué de presse donnant la liste complète des membres du comité de haut niveau et fixant leurs missions a été acheminé aux médias, mardi.

Le texte n’est pas étincelant de précision, notamment sur les dates. Aucun chronogramme. Peut-être un peu tôt ! Pas d’échéance pour la prochaine réunion du comité. S’agit-il de quelque chose d’anecdotique ? Serait-ce dans un simple souci de sérénité des débats que les organisateurs n’ont pas convié la presse à couvrir la rencontre ? Ces interrogations auraient été dépourvues d’intérêt si les réticences de quelques poids lourds dans la mise en œuvre du parti unifié étaient discrètes. Le projet n’emballe pas les Houphouétistes au même titre.

Obsédé par l’alternance en 2020, le Pdci redoute dans le parti unifié un piège : la fonte ou fusion des formations du Rhdp ne garantirait pas l’accession à la magistrature suprême de l’un de ses cadres. A cela, il faut ajouter la forte aspiration de militants du Pdci à ne pas abandonner leur identité.

Le constat vaut pour le Rassemblement des républicains (Rdr), l’autre poids lourd de l’alliance. Rue le pic, les militants affichent un enthousiasme contenu d’avoir à abandonner le logo du « Rdr » quoique l’avènement du parti unifié permettrait de rebattre les cartes dans la perspective 2020, en vidant l’alternance de son contenu.
A l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), le troisième parti significatif du Rhdp, l’idée d’une fusion n’est pas quelque chose de particulièrement souhaité. En conservant son unité, Albert Mabri Toikeusse et ses lieutenants savent qu’ils ont de solides arguments du fait de leur bastion de l’Ouest montagneux. Défendre une candidature « Udpci » à la présidentielle renfermerait davantage d’intérêt dans une configuration semblable à celle d’Octobre 2010 : avec près de 120.000 voix, au premier tour, Mabri Toikeusse s’était donné une bonne marge de négociation auprès de ses partenaires, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.

Les principaux partis du Rhdp sont peu disposés à abandonner leurs identités respectives. Or, la formule initiale envisagée est une fusion des partis. On ne parlerait non plus, en termes de Pdci, Rdr, Udpci, Upci…mais on évoquerait sous un seul et unique sigle tous ces partis houphouétistes.

Dans la grande famille houphouétiste, aucun des hauts responsables n’est dupe. Tous envisagent un plan B au cas où le projet de parti unifié buterait contre de très fortes réticences des partis membres du Rhdp. « Une des idées sérieusement envisagées par le président (Alassane Ouattara) serait de lancer une nouvelle formation politique », sussure une source proche du chef de l’État. Il s’agirait d’un tout nouveau parti politique, à l’image d’En marche, qu’Emmanuel Macron, alors candidat à la succession de François Hollande, avait créé en France. « A cette nouvelle formation politique, pourront adhérer aussi bien des militants houphouétistes qui le souhaiteraient que des personnes non marquées politiquement, des acteurs de la société », détaille la source.

En marche, le mouvement lancé par Emmanuel Macron à quelques mois de la présidentielle d’avril 2017, avait surpris autant par l’audace de son initiateur que par l’extraordinaire engouement qu’il suscita auprès des Français.

Créer un tel mouvement en Côte d’Ivoire assurerait-il à son initiateur un triomphe en 2020 ? Rien n’est moins sûr.

Kisselminan COULIBALY

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