Un nouveau président a été enfin élu, ce 15 mai 2022, en Somalie. Au terme d’un processus électoral laborieux qui a duré près d’un an, Hassan Cheikh Mohamoud, déjà chef de l’État entre 2012 et 2017, a donc remporté le scrutin, battant le président sortant Mohamed Farmajo au troisième tour. Universitaire conciliant, Hassan Cheikh Mohamoud est surtout une figure fédératrice de la politique somalienne.
Hassan Cheikh Mohamoud a 66 ans et des manières conciliantes. Ceux qui l’ont rencontré parlent d’un fils typique de la classe moyenne, calme et réfléchi, maniant l’humour et le pragmatisme, et parfois l’art du grand écart politique entre les islamistes des campagnes et les technocrates de la diaspora, les Frères musulmans et les chancelleries occidentales.
Misant sur l’éducation, cet ingénieur éduqué à Mogadiscio puis en Inde est connu en Somalie pour avoir été agent de l’Unesco et de l’Unicef, puis directeur d’école. Il s’est ensuite fait connaître comme le très actif fondateur et président d’une université bâtie dans la capitale en ruine malgré la violence.
Cela fait dix ans maintenant qu’Hassan Cheikh Mohamoud fait de la politique, après s’être fait un nom parmi ces Somaliens diplômés restés envers et contre tout à Mogadiscio pendant les années d’anarchie. Ce membre du puissant clan des Hawiye avait été élu président une première fois par les députés en 2012, en battant le sortant, l’islamiste Cheikh Sharif Ahmed. Il s’était alors surtout attelé à rebâtir une administration d’État. Cette fois, il s’est présenté comme le dénominateur commun de toutes les oppositions au président Farmajo, ce qui lui a, à l’évidence, permis de remporter la victoire