Université Félix Houphouët-Boigny: Les policiers déployés massivement
Les étudiants paralysent les cours
Brigade anti-émeute (Bae), Compagnies républicaines de sécurité (Crs), équipes d’intervention du district de Police de Cocody avec des cargos.
En tout cas, les autorités policières ont déployé la grande artillerie sur le campus de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Ufhb), le jeudi 23 juin 2016, au lendemain de la fin des trois jours de deuil décrétés par les associations et fédérations estudiantines, pour rendre hommage à Allaba Roland Bonaventure, étudiant tué après avoir été renversé par un véhicule de la Police, le vendredi 17 juin 2016.
Ces unités d’intervention de la Police nationale se sont emparées des zones stratégiques, et ont transformé l’Ufhb en un camp militaire. Ce bataillon de la Police qui a surpris plus d’un étudiant, a suscité la colère des organisations estudiantines qui ont aussitôt fait arrêter les cours pour des meetings improvisés.
Pour les étudiants, cette présence n’a pas sa raison d’être. « Il s’agit ici d’une question sécuritaire. Nous maintenons notre position qui est « No police » sur le campus. Les policiers sont là pour empêcher la liberté d’expression et non pour la sécurité ; sinon, comment comprendre que des étudiants soient tués alors qu’ils sont là. Nous demandons un cadre approprié de discussions avec les autorités, pour les faire partir, sinon, les cours seront compromis pour toujours », a martelé Ozoukou Aristide, secrétaire national de la Coordination des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Coeeci).
Même son de cloche pour la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), à l’origine de la paralysie des cours. « Nous avons toujours dit que la présence des policiers sur le campus, n’est pas acceptable. Et aujourd’hui, on nous oppose une présence massive. Ce n’est pas bien », a renchéri Assi Fulgence Assi (Afa), le secrétaire national de la Fesci.
Du côté des forces de l’ordre, des sources sécuritaires évoquent la récupération à des fins politiques de l’hommage de l’étudiant tué. On redoute des troubles et affrontements entre groupes rivaux.
M’BRA Konan
linfodrome.com