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Les Béninois dans la rue pour donner un avertissement à Yayi Boni

benin
Comme ils l’ont écrit sur cette banderole, les manifestants affirment que le Bénin n’a pas un problème de texte mais plutôt de tête.

Les Béninois sont descendus dans la rue hier mercredi 29 octobre pour exiger du président Boni Yayi, des élections locales prévues depuis 2013. Cette marche s’est voulue aussi un avertissement au président béninois qui serait tenté par un troisième mandat.

Les marches se succèdent mais ne se ressemblent pas dans la sous-région. Après la gigantesque manifestation de l’opposition burkinabé avant-hier à Ouagadougou et dans les villes de l’intérieur, c’était au tour des Béninois, hier, de battre le pavé.

Pour les Burkinabé, la protestation vise à dire non à la modification de la Constitution en vue d’un troisième mandat du président Blaise Compaoré. Les Béninois qui ont, eux aussi, les mêmes soucis, n’en sont pas là pour le moment. Leur préoccupation actuelle est plutôt l’organisation des élections locales, à savoir les communales et les cantonales. Prévues pour mars 2013, ces élections viennent d’être ajournées à une date qui reste à fixer. Le motif de ce report, ne semble pas convaincre l’opposition.

Pour le pouvoir, c’est la correction de la liste électorale qui motive ce report. Cette liste qui a servi aux élections de 2011 que le président Yayi a remportées, est depuis lors décriée, car environ un million de personnes n’ont pas été inscrites sur ladite liste. L’opposition soupçonne le régime d’avoir tripatouillé la liste en l’expurgeant des électeurs des zones qui lui sont hostiles. L’anomalie devait être corrigée depuis, mais le gouvernement semble traîner les pieds pour des raisons budgétaires. Or, la date des législatives prévues pour mars 2015 approche également à grands pas.

L’opposition qui voit derrière tous ces retards une machination du pouvoir, a décidé de lui lancer un sérieux avertissement. Elle est donc descendue dans la rue hier mercredi, avec des slogans hostiles au chef de l’État : ”Elections fiables, sinon dégage!”, ”trop de fraude, trop de mensonge, stop!” ,”nous voulons les élections”. Sur une banderole dressée par les manifestants, on pouvait lire: ”Le Bénin n’a pas un problème de texte mais de tête”. En clair, c’est la personne de Thomas Boni Yayi qui pose aujourd’hui problème aux Béninois. Ceux-ci sont convaincus qu’il a, à l’instar de certains de ses pairs de la sous-région, la démangeaison d’un troisième mandat.

 

Charles d’Almeida

L”INTER

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