Karim Benzema contestait la loyauté de l’enquête dans l’affaire du chantage à la sextape de Mathieu Valbuena en 2015. La Cour de cassation a rejeté lundi 9 décembre son pourvoi. La voie à un éventuel procès en correctionnelle pour l’attaquant du Real Madrid est désormais possible.
La Cour de cassation a rejeté lundi 9 décembre le pourvoi du footballeur Karim Benzema, qui contestait la loyauté de l’enquête dans l’affaire du chantage à la sextape de Mathieu Valbuena en 2015. La Cour a estimé que les méthodes d’enquête employées dans ce dossier étaient conformes, ouvrant la voie à un éventuel procès en correctionnelle pour l’attaquant du Real Madrid et cinq autres personnes mises en examen.
Les avocats de l’attaquant du Real Madrid, mis en examen pour « complicité de tentative de chantage » sur son ancien coéquipier en équipe de France, évoquaient des stratagèmes abusifs de la part de l’enquête. Pour Karim Benzema, il s’agissait de l’ultime tentative pour annuler la procédure. La plus haute juridiction judiciaire, réunie en assemblée plénière, estime qu’il n’y avait pas eu d’« atteinte à la loyauté de la preuve ».
« Évidemment, c’est une déception »
En juillet 2017, elle avait, au contraire, donné raison à la star madrilène, mais la cour d’appel de Paris, désignée pour statuer à nouveau, ne l’avait pas suivie et le joueur s’était alors à nouveau pourvu en cassation. Le dossier va donc repartir sur le bureau du juge d’instruction.
« Évidemment, c’est une déception », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Karim Benzema, Patrice Spinosi. « Il y a quelque chose de schizophrène dans le fait que la Cour de cassation dise le contraire de ce qu’elle avait dit il y a deux ans. Pour autant, Karim Benzema n’a jamais craint de devoir faire face à ses juges devant lesquels ils s’expliquera sur son absence d’implication dans cette affaire, s’il est renvoyé devant un tribunal », a-t-il ajouté.
Au contraire, Frédéric Thiriez, qui défend les intérêts de Mathieu Valbuena, s’est dit « très satisfait ». « Cette décision d’assemblée plénière va bien au-delà de cette affaire particulière de sextape, ajoute-t-il. Elle permet, dans l’intérêt des victimes, à la police judiciaire d’utiliser leurs techniques d’investigation pour rechercher et interpeller les auteurs présumés de crimes ou de délits ».
Le conflit avec Noël Le Graët
Depuis cette affaire, Karim Benzema (81 sélections) n’a plus jamais été appelé par Didier Deschamps. Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, a relancé le débat sur Karim Benzema et l’Équipe de France en indiquant il y a quelques semaines que l’aventure du Madrilène chez les Bleus était terminée. « Karim Benzema, c’est un très bon joueur, je n’ai jamais mis en doute ses qualités. Au contraire, il montre au Real Madrid qu’il est un des meilleurs joueurs à son poste. Mais l’aventure en équipe de France est terminée », avait-il confié à RMC Sport.
« Noël, je croyais que vous n’interfériez pas dans les décisions du sélectionneur ! Sachez que c’est moi et moi seul qui mettrait (sic) un terme à ma carrière internationale », avait écrit Benzema dans un tweet. Le président de la FFF avait expliqué fin 2015 que Benzema n’était plus sélectionnable en équipe de France, tant que le dossier judiciaire ne serait pas tranché.
Benzema a dépassé la légende Alfredo Di Stéfano au nombre de buts marqués en Ligue des champions pour le club merengue. Au Real Madrid depuis 10 ans, Karim Benzema en est aujourd’hui le meilleur buteur. Pour l’entraîneur du Real Madrid, Zinédine Zidane, Karim Benzema « a toute sa place en équipe de France ».
« C’est un choix sportif, point barre ! », a avancé pour sa part Didier Deschamps en octobre dernier.
