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Alassane Ouattara: La Lettre du Continent la fausse plainte…

C’est la guerre des petites phrases entre Alassane Ouattara et le périodique “La Lettre du Continent”. Le chef de l’État de Côte d’Ivoire avait annoncé, le 9 avril – devant le Conseil national de la presse, une plainte en diffamation déposée en France contre le média taxé de faire des “fake news” sur les fonds souverains. La Lettre du Continent, répond par un communiqué disant que le président ivoirien a lui-même propagé une « fausse nouvelle » à propos de sa supposée plainte.

 

Cette guéguerre entre la présidence ivoirienne et le média d’investigation débute lorsque le second publie une information intitulée « Ouattara fait exploser les fonds souverains! ».

Dans ce papier, le président ivoirien est présenté comme plus dépensier que ses prédécesseurs Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. « Le Président Alassane Ouattara bénéficie, dans la plus grande discrétion, d’un fonds souverain de 342, 6 milliards F CFA ( 521 millions d’Euro), en hausse de 20 milliards par rapport à 2015. », disait cette source avant de rajouter : « Il peut d’autant mieux puiser à sa guise dans cette enveloppe budgétaire que cette dernière est directement gérée par son frère, le ministre des Affaires présidentielles Birahima Téné Ouattara.»

Dans cette même information parue le 30 août 2017, il est précisé que ces fonds souverains « sous la présidence Laurent Gbagbo », s’élevaient à « 80 milliards F CFA (121 millions d’Euro) et à 25 milliards (38 millions d’Euro) sous Henri Konan Bédié. »

Cette information avait été relayée par notre site. La présidence ivoirienne n’a pas du apprécier ce papier de “La Lettre du Continent” à qui elle promettait des poursuites en justice dès le 2 septembre de la même année.

Cependant, aucune démarche dans ce sens n’avait en réalité été engagée contre ce média qui renchérira le 13/09/2017 avec un autre papier : « Les “fonds souverains” irritent Alassane Ouattarra ».

Et cette fois, ce média explique qu’en lieu et place de la plainte annoncée, il n’a reçu « le 12 septembre, qu’une précision des 9 lignes. Le chiffre cité par La Lettre du continent figure pourtant en toutes lettres dans un récapitulatif, secteur par secteur, des dépenses de l’État ivoirien.»

La source maintient donc son information, aucun élément tangible de son démenti n’ayant été produit par les avocats du président.

Seulement, le 9 avril 2018, le présidentAlassane Ouattara mettait en garde les journalistes ivoiriens contre « la reprise systématique d’une certaine presse extérieure ». Sans le citer, il a affirmé avoir “porté plainte en France contre ce journal”, déclaration que nous avons aussi relayée avec le caractère déterminé affiché par le président ivoirien.

“Erreur professionnelle”, semblent nous reprocher quelques heures plus tard nos confrères qui affirment dans un communiqué :

“Intervenant le 9 avril devant le Conseil national de la presse, Alassane Ouattara a mis en garde les journalistes ivoiriens contre “la reprise systématique d’une certaine presse extérieure”, désignant sans la nommer La Lettre du Continent. Continuant sur sa lancée, il a indiqué qu’il avait “porté plainte en France contre ce journal”, en août dernier, déclaration immédiatement reprise à la une de nombreux quotidiens et sites ivoiriens, notamment Afrique sur 7, Connection ivoirienne, L’intelligent, etc.

Placées sous l’invocation de la lutte contre les “fake news”, les affirmations du président ivoirien risquent d’avoir l’effet inverse : elles sont en effet… totalement fausses !…”

Et le média d’indiquer une nouvelle fois qu’en « fait d’assignation judiciaire, La Lettre du Continent n’avait reçu qu’une précision de neuf lignes, publiée le 12 septembre. Depuis, aucune plainte de la présidence ivoirienne ne nous a été notifiée. »

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