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Les manifestations contre “la vie chère” provoquent des troubles au Sénégal et en Côte d’Ivoire/les faits

marche roxy

La flambée des prix des denrées de première nécessité – riz, huile, lait, savon, carburants – provoque des troubles sociaux dans plusieurs pays d’Afrique. Après le Cameroun, leBurkina Faso et le Sénégal, des manifestations sporadiques contre “la vie chère” ont opposé, lundi 31 mars à Abidjan (Côte d’Ivoire), plusieurs centaines de personnes aux forces anti-émeutes qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. “On a faim ! Gbagbo (le président de la République) n’a qu’à diminuer ! (les prix)”, ont scandé des manifestants qui ont dressé des barricades et brûlé des pneus sur l’autoroute traversant le quartier populaire de Yopougon, pourtant considéré comme un fief du pouvoir. Une dizaine de personnes ont été blessées et la police a saisi des cassettes dans les locaux d’une chaîne de télévision locale qui diffusait des images de son intervention.

Un scénario presque exactement identique avait eu lieu la veille à Dakar (Sénégal) dimanche 30 mars. Mais la manifestation “contre la vie chère”, organisée par deux organisations de consommateurs, avait été interdite pour “menaces de troubles à l’ordre public”. Le défilé a dégénéré en heurts avec les policiers qui ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes. Lundi soir, 24 personnes, dont les deux responsables des associations organisatrices, restaient entre les mains de la police. Au même moment, le président Abdoulaye Wade annonçait un remaniement ministériel marqué par le remplacement du ministre de l’intérieur, Ousmane Ngom. A Dakar aussi, la police a fait irruption dans les locaux d’une télévision privée, Walfadjiri, pour y ordonner l’arrêt de la diffusion en direct des images de la manifestation et saisir des enregistrements des séquences diffusées. Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé “le comportement violent des forces de l’ordre sénégalaises envers les journalistes”. Un ministre du parti présidentiel, Farba Senghor, a invité les Sénégalais à ne pas “se laisser tromper” par l’opposition, accusée d’organiser les protestations. La hausse des prix”n’est pas spécifique au Sénégal”, a-t-il argué, tandis qu’un autre membre du gouvernement a accusé les opposants d’utiliser “les enfants comme des chairs à canon”.

A Ouagadougou et dans plusieurs villes du Burkina-Faso, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé aux cris de “Non à la vie chère !”, “A bas les corrompus !” le 28 février puis le 15 mars. A Douala (Cameroun), fin février, une grève contre l’envol des prix des carburants avait dégénéré en émeutes et pillages.
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