Je persiste et je signe. Je ne suis pas de ceux qu’on peut impressionner par le peu. Ma position est claire : nos pays africains ont de l’eau et du soleil à profusion. Ils peuvent fournir de l’électricité à moindre coût à leurs peuples, à travers des projets plus importants que des centaines de mégawatts. La Chine a le plus grand barrage au monde, le barrage des Trois-Gorges : 22 500 mégawatts. Le barrage de Guri au Vénézuéla, pays émergent, produit 10 200 mégawatts. A côté de nous, le barrage d’Akosombo au Ghana, c’est 1020 mégawatts. Alors je répète: il ne faut pas compter sur moi pour languir devant le peu, quand on peut faire plus, sinon mieux. A force d’applaudir nos dirigeants qui se contentent du peu, au lieu de rêver grand et accomplir grand pour l’Afrique, voyez à quel niveau de développement nous sommes sur le continent. Alors je répète: ce barrage de 275 mégawatts ne m’impressionne pas. Ceci est ma position et elle est ferme !
1959-1965. Barrage d’Ayamé 1 et 2 : 50 mégawatts
1972. Barrage de Kossou : 147 mégawatts
1979. Barrage de Taabo : 210 mégawatts
1981. Barrage de Buyo : 165 mégawatts
1983. Barrage de Fayé (inconnu du grand public) : 5 mégawatts
1995. Centrale de Vridi : 321 mégawatts
1995-1997-2009-2016. Centrale de Ciprel : 556 mégawatts
1999-2015. Centrale d’Azito 1, 2 et 3 : 450 mégawatts
2017. Barrage de Soubré : 275 mégawatts
Dans le monde
Barrage d’Assouan (Egypte) : 2 100 mégawatts
Barrage Gibe III (Ethiopie) : 1 870 mégawatts
Barrage Inga II (RDC) : 1 424 mégawatts
Barrage d’Akosombo (Ghana) : 1020 mégawatts
Barrage de Soubré (Côte d’Ivoire) : 275 mégawatts.
Ma question : en quoi doter son pays d’un barrage de 275 mégawatts, sur un fleuve qui pouvait supporter dix à vingt fois plus de puissance, fait-il entrer un Président dans l’histoire, surtout que des barrages de capacités plus importantes sur le continent n’ont pas fait entrer les Présidents de ces pays, dans l’histoire ? L’art de se contenter de peu !
André Silver Konan