04262024Headline:

Attentat Mosquée Québec : Alexandre Bissonnette condamné à la réclusion à perpétuité.

Au terme d’un long prononcé de six heures, le verdict de la justice canadienne est tombé : Alexandre Bissonnette, le terroriste chrétien galvanisé par les sirènes de l’extrême droite, auteur de la fusillade dans la Grande Mosquée de Québec qui faucha mortellement, le 29 janvier 2017, six fidèles et en blessa grièvement cinq autres, croupira en prison pour le restant de ses jours.

Animé d’une « haine viscérale des immigrants de confession musulmane », comme l’a décrit avec effroi le juge Huot, ce jeune trentenaire, âgé de 28 ans au moment de commettre l’innommable, qui voue un culte au terroriste norvégien Anders Breivik – le monstre de sang-froid néo-nazi qui sema le malheur et la mort à Oslo et Utoya en juillet 2011, au nom de sa croisade meurtrière contre l’islam – a été condamné à la réclusion à perpétuité.

Cette condamnation unique dans les annales judiciaires canadiennes, assortie d’une période de sûreté de 40 ans, met ainsi à l’ombre, pendant de très longues années, celui qui aura marqué de son empreinte sanglante l’histoire de la criminalité dans son pays. Il a en effet froidement planifié « la pire attaque contre un lieu de culte musulman en Occident », qualifiée au cours du procès de « préméditée, gratuite, sournoise et meurtrière ». « Vous avez tué six de vos semblables, dont le crime était d’être différents de vous », a fustigé le magistrat, avant de lancer sur un ton indigné : « Ce crime mérite la plus grande des dénonciations ».

Il est à noter que les avocats de l’accusation avaient requis une peine exemplaire de 150 ans de prison. Une demande que la justice a refusée, considérant qu’elle était « déraisonnable » et « anticonstitutionnelle ».

Les yeux rivés vers le sol, Alexandre Bissonnette a écouté sans broncher la lourde sentence prononcée à son encontre, devant plus de 250 personnes qui attendaient avec fébrilité de connaître son sort, au premier rang desquelles figuraient ses parents et les familles des victimes douloureusement éprouvées.

Parmi les six hommes de confession musulmane (des binationaux ayant choisi de se construire un avenir dans la Belle Province hospitalière), dont il a ôté lâchement la vie en violant de surcroît une enceinte sacrée, les destins brisés de deux Algériensdeux Guinéens, un Marocain et un Tunisien, tous maris et pères, informaticiens, professeurs d’université ou encore épicier de leur état, ont plongé dans un profond accablement toute une communauté et, au-delà, un pays tout entier.

A l’énoncé du verdict, la déception se lisait sur les visages des rescapés de l’horreur, ainsi que de leurs proches. Le président de la mosquée lourdement endeuillée, Boufeldja Benabdallah, a fait part de « sa consternation face à cette sentence trop clémente », tandis que Aymen Derbali, à jamais meurtri dans sa chair par un attentat dont il a réchappé mais qui l’a laissé tétraplégique, regrettait amèrement que la période de sûreté se limite à 40 ans. « J’ai été très déçu et surpris, à tel point que j’allais m’évanouir […] j’aurais aimé que la justice soit rendue pour toutes les victimes », a-t-il déploré, profondément affligé.

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