05022024Headline:

Gabon : Tentative de putsch, annulation de la présidentielle, tirs d’armes… Incertitude après la victoire d’Ali Bongo

La situation politique est incertaine au Gabon. Après l’annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo avec 64,27 % des suffrages exprimés, un groupe d’une douzaine de militaires a annoncé ce mercredi l’annulation de l’élection présidentielle et la dissolution de « toutes les institutions de la République ». Des journalistes ont également entendu des tirs d’armes dans la capitale Libreville alors que les frontières sont « fermées jusqu’à nouvel ordre ». 20 Minutes fait le point sur les derniers événements.
Les résultats officiels donnent Ali Bongo vainqueur
Avant même la publication des résultats officiels de l’élection présidentielle, qui s’est déroulée samedi dernier, l’opposant du président sortant avait dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo » et revendiquait alors déjà la victoire. Pour autant, selon l’autorité nationale en charge du scrutin, Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, a obtenu un troisième mandat lors des élections de samedi avec 64,27 % des suffrages exprimés.
Ali Bongo a battu, dans un scrutin à un seul tour, son principal rival Albert Ondo Ossa, qui n’a recueilli que 30,77 % des voix, ainsi que 12 autres candidats qui n’ont récolté que des miettes, a détaillé le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda, à l’antenne de la télévision d’Etat Gabon 1ère.
Les militaires refusent les résultats et mettent « fin au régime en place »
Quelques minutes après l’annonce de cette victoire, une douzaine de militaires ont publié un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24 abritée au sein de la présidence pour y annoncer l’annulation de l’élection.
Après avoir constaté « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos […] nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », a déclaré un de ces militaires disant s’exprimer au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions ». « A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés », a-t-il ajouté.
Dissolution des institutions
« Toutes les institutions de la république sont dissoutes, le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle. Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l’égard de la communauté internationale », a-t-il poursuivi. Le militaire a par ailleurs annoncé la fermeture des frontières « jusqu’à nouvel ordre ».
« Nous appelons les populations, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité. Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale. Peuple gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité », a encore lu le militaire.
Des tirs à Libreville
Pendant ces déclarations à la télévision, de journalistes  sur place ont entendu des tirs d’arme automatiques dans la capitale gabonaise.

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