05082024Headline:

Histoire emouvante /Victime d’injustice, dépossédée de son terrain puis emprisonnée: Une veuve de 15 enfants implore Ouattara

Alassane ouattara

C’est une histoire à scier le cœur…C’est un combat de pot de terre contre le pot de fer… Une pauvre veuve, sans moyens, sans défense, sans soutien et de surcroît analphabète, avec en charge 15 enfants, est en passe d’être spoliée, si ce n’est déjà fait, du seul bien qui fonde sa raison de vivre aujourd’hui, après la mort de son mari, dans des circonstances floues…Un puissant homme, qui se réclame proche du chef de l’État, Alassane Ouattara, a monté un « dossier » pour s’emparer de son terrain, sis à Cocody-Angré à Bessikoi. Cet homme, Haidara Mamadou, que nous avons joint, vendredi 29 juillet 2016, se défend. Lapidairement : « J’ai été victime d’une escroquerie… J’ai saisi la justice et je ne souhaiterais pas m’étendre dans la presse. Ce terrain m’a été cédé et je suis dans mon droit de l’occuper ». Mais la veuve, dame Yawa Sowa Jocelyne épouse N’guetta Téha, crie à l’injustice et interpelle le chef de l’État. « Au secours, président », lance-t-elle, en sanglots. Le terrain querelleux est situé à Cocody-Angré, 9 ème tranche sur les lotissements de Béssikoi, lot n° 5537 îlot 498. L’affaire commence en 2011. Elle et son défunt époux Nguetta Téha, acquièrent, à 4 millions de F cfa, auprès de Dame Mampé Ahoua Solange, propriétaire coutumière, le lot 5537 îlot 498 à Abobo-Baoulé en 2009. Le terrain en question est issu du plan de lotissement de Djorobité II-Extension, d’une contenance de 30 ha suivant le titre foncier n° 358. Une « Attestation d’attribution » leur est délivrée, certifiant l’acte de cession. En attendant de réunir les fonds nécessaires à la construction de leur habitation, son époux tombe subitement et gravement malade. Il ne se remettra pas de sa maladie. Il décède au Chu de Cocody, le 04 novembre 2011. C’est le début de ses ennuis. « Après le décès de mon époux, contre toute attente, un individu, du nom de Haidara Mamadou, que je n’avais jamais vu auparavant, revendique la propriété de notre terrain, c’est-à-dire le lot 5537 îlot 498 et vient l’occuper, au motif que ce lot serait sa propriété », nous confie, en pleurs, la veuve de 15 enfants. « Je pensais que j’étais dans un rêve », note-t-elle. Mais lorsqu’elle pousse ses enquêtes à fonds, elle découvre qu’en fait, « Haidara Mamadou prétend avoir acheté le terrain avec un certain N’guetta Kadjo Théodore ». Elle dit ne connaître ni d’Adam, ni d’Eve ce N’guetta Kadjo Théodore. Qu’à cela ne tienne, N’Guetta sort « un certificat de vente » qui aurait été signé de son mari. « C’est un faux grossier… », réplique la veuve. Le terrain lui aurait donc été « cédé » selon lui, par N’guetta Kadjo Théodore, « en compensation de deux lots n° 5546 et 5599 ».

La justice tranche…

« Mon époux ne m’a jamais fait cas ou informée d’une quelconque vente de notre terrain » soutient Dame Yawa Sowa Jocelyne épouse N’guetta. Elle fait remarquer que « la présumée décharge de vente qu’on m’a présentée est un grossier faux, ne comportant aucune signature de mon époux ». C’est ainsi qu’elle saisit la justice, par l’entremise de Mampé Ahouo Solange, celle qui leur a vendu le terrain convoité. Le 16 février 2015, le Tribunal tranche en sa faveur, par décision n°209 Civ-3ème, dans l’affaire Mampé Ahou Solange et autres contre Kadjo N’guetta Théodore qui a cédé illégalement « en compensation » le terrain du défunt Kouakou Téha à Haidara Mamadou. De fait, par décision n° 209 Civ-3em, le Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau, que présidait N’dri Topkan Bertine, Koffi Konan Émile et Kouadio Charles Winner ( juges), dans l’affaire Mampé Ahouo Solange contre Nguetta Kadjo Théodore a « ordonné le déguerpissement de N’guetta Kadjo Théodore de la parcelle litigieuse ». Le Tribunal est allé loin en ordonnant, par ailleurs, « la démolition des édifices faits par N’guetta Kadjo Théodore sur la parcelle de terrain de 30 ha, ordonne le déguerpissement de N’guetta Kadjo Théodore, tant de sa personne, de ses biens que de tous occupants». Le motif invoqué par le Tribunal est que le sieur « N’guetta Kadjo Théodore est illégalement installé sur le site ne lui appartenant pas, y a érigé des constructions et cédé des parcelles à des individus…sans titre, ni droit ». Forte de cette décision du Tribunal et face à ses nombreuses et écrasantes charges familiales, la veuve Yawa Sowa Jocelyne épouse Nguetta Téha se décide de vendre leur terrain. Elle se tourne, naturellement, vers Mampé Ahouo Solange à qui elle donne procuration. C’est avec cette dame que son défunt époux avait acquis le terrain en 2009. Celle-ci trouve un nouvel acquéreur. Le 24 mai 2014, le terrain n° 5537 îlot 498 lui est vendu. La nouvelle propriétaire légale, cadre au ministère de l’Education nationale, entame les travaux de terrassement et érige une fondation. Mais contre toute attente, elle se heurte à une farouche opposition de Haidara Mamadou. Celui-ci revendique ce lot numéro 5537 îlot 498, arguant « qu’il lui a été cédé en compensation » par un certain N’guetta Kadjo Théodore, dont l’occupation venait d’être ordonnée par la justice. L’imbroglio est totale. La confusion aussi. En fait, Haidara Mamadou a acheté, lui aussi, sur les mêmes lotissements de Béssikoi, deux terrains, avec la famille Mampé. Il soutient « avoir été grugé, dans l’acquisition des lots 5546 et 5599, par N’guetta Kadjo Théodore ». Celui-ci, pour se tirer d’affaire, n’a eu d’autres réflexes que de céder le terrain du défunt, c’est-à-dire le mari de la veuve, à son client, Haidara Mamadou. C’est à ce niveau que se situe le nœud gordien du litige… Il s’engage alors un bras de fer sur le terrain opposant, le nouvel acquéreur, Haidara Mamadou, N’guetta Kadjo, la veuve, prioritaire légale et Mme Mampé Ahouo Solange, propriétaire coutumière. Un autre terrain est proposé à Haidara Mamadou qui le refuse, préférant plutôt le lot de la pauvre veuve. Accrochages, destructions, affrontements se multiplient sur la parcelle litigieuse. « Mon mari et moi, nous sommes mariés légalement. Je n’ai jamais eu, auparavant, avec les sieurs Haidara Mamadou et N’guetta Kadjo Théodore, une quelconque transaction visant la cession à leur profit de ladite parcelle litigieuse », souligne-t-elle.

La loi des bulldozers est le plus fort…

Mais, convaincu de son présumé bon droit sur cette parcelle, Haidara Mamadou fait détruire, le 20 février 2016, suivant constat de Me Omunn Dieuman, Huissier de justice, « une partie de la clôture ainsi que des installations érigées par le nouvel acquéreur ». Pis, Nguetta Kadjo Thédore et Haidara Mamadou assignent en justice Mampé Ahouo Solange et la veuve Nguetta Yawa Sowa Jocelyne. Au 7 ème cabinet où sont convoquées, elles sont accusées « d’escroqueries » et immédiatement arrêtées. Elles sont placées sous mandat de dépôt et écrouées à la Maison d’arrêt et de correction ( Maca) d’Abidjan. Elles seront remises en liberté provisoire, deux mois plus tard, après le paiement, chacune, d’une caution d’un million (1.000.000 ) de F Cfa. C’est pourquoi, face à ce qu’elle considère comme « une injustice criante », la veuve implore l’intervention du chef de l’État, Alassane Ouattara et de son épouse Dominique Ouattara dans ce dossier où elle est en passe, si ce n’est déjà fait, de perdre le seul bien qui leur reste. Mais, il ressort de nos investigations sur le terrain et dans l’entourage de N’guetta Kadjo Théodore et Haidara Mamadou, qu’il y aurait eu effectivement, avec le défunt époux de la veuve, un début de transaction sur le terrain litigieux par l’intermédiaire d’un certain Adou Kouadio Mathurin. Ce dernier est le neveu du défunt… Mais, la transaction n’a pas abouti. En fait, ayant atteint la phase terminale de la maladie dont il va mourir, Kouakou Téha a été convaincu, sur son lit d’hospitalisation, par son neveu, Adou Kouadio Mathurin de vendre son terrain n°5537. Mme Kouakou Téha, l ‘épouse légale, est tenue à l’écart de cette transaction. Elle ignore tout de la vente. Dans ses démarches, celui-ci tombe sur N’guetta Kouakou Théodore, en conflit avec Haidara Mamadou sur une autre transaction de terrain qui a tourné au vinaigre. Les proches d’Haidara soutiennent « que N’Guetta Kouakou Théodore a grugé Haidara ». Tourmenté par la pression de Haidara Mamadou qui tenait à se faire dédommager, N’guetta Kadjo Théodore saisi cette opportunité qui s’offre à lui. Sur le montant fixé à 6 millions de Fcfa, il verse un premier acompte d’un million quatre cent mille F Cfa ( 1.400.000 Fcfa) en deux versements, soit 500.000 F Cfa et 900.000 F cfa à Adou Kouadio Mathurin, neveu du mari de la veuve. Une attestation de vente, une attestation de cession et une attestation d’attribution ne devraient lui être délivrées que lorsqu’il aura versé la totalité des 6 millions. Mais N’Guetta n’a pu tenir son engagement… Et l’argent n’est jamais parvenu au défunt Kouakou Téha qui décède peu après. Le défunt propriétaire légal du terrain n’a donc pu obtenir la totalité du montant du prix de vente de son terrain. En conséquence, il n’a remis ni attestation de vente et n’a signé aucun document relatif à cette vente. Devant la police du 9 ème arrondissement de Marcory et la gendarmerie de Cocody « N’guetta Kadjo Théodore a présenté des documents » qualifiés de « faux », selon la veuve. Il n’empêche, pour régler son contentieux de terrain avec Haidara Mamadou, bien que ne disposant d’aucun document de vente, ni villageois, ni administratif, N’guetta Kadjo Théodore lui a « cédé » le terrain de la veuve en guise de « compensation » d’un autre terrain sur lequel il l’avait berné. Entre temps, sommations, réquisitions, bulldozers pour des destructions et biceps s’affrontent sur le terrain. L’affaire est pendante devant le 7 ème cabinet. Mais Haidara Mamadou ne veut pas attendre le verdict final. Il est passé à la mise en valeur de « son terrain ». « Mon mari et moi, nous sommes mariés légalement sous le régime de la communauté des biens. A sa mort, il m’a laissé 15 enfants. Ce terrain qu’on veut me déposséder est le seul bien qui nous reste. On me ballotte dans tous les sens, on fabrique de faux documents pour me déposséder de mon bien. On m’a convoquée au commissariat de Marcory alors que j’habite Angré, on m’envoie à la gendarmerie, on me jette en prison injustement pour mon propre terrain. Mon seul espoir aujourd’hui, c’est le président Alassane Ouattara. J’ai été emprisonnée pendant deux mois. Pour ma liberté provisoire, j’ai déboursé 2 millions. Nous sommes dans un Etat de droit… C’est pourquoi je lance cet appel au secours au président de la République, Alassane Ouattara », supplie la veuve.


S.OS au couple présidentiel

Cri du cœur, de détresse, de désespoir et de secours lancé au chef de l’État, Alassane Ouattara, dans cette affaire choquante, tant le sentiment d’injustice qui l’enveloppe est criant. La victime est une veuve de 65 ans, avec 15 enfants, dont 7 mineurs à charge. Dame Yawa Sowa Jocelyne épouse N’guetta Téha est en passe de perdre son terrain urbain au profit d’un homme revendiquant ouvertement une prétendue « proximité » avec le président de la République, Alassane Ouattara. Ce qui lui confère « un parapluie » de passe-droit, selon lui. Ce dernier qui se réclame « propriétaire par cession » du terrain de la veuve, use de la force « militaire, policière, des biceps et juridique » pour la déposséder de son bien. D’où l’émouvant et pitoyable S.O.S qu’elle lance à l’endroit du président Alassane Ouattara et son épouse Dominique, « la bienfaitrice des orphelins et déshérités d’Afrique ». « J‘implore le président de la République Alassane Ouattara et son épouse Dominique. Ce terrain est l’unique bien que mon défunt époux nous a laissé », a dit cette femme, entre deux sanglots. Ce prétendu proche du chef de l’Etat a fait déjà mettre la pauvre veuve en prison, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), pendant deux longs mois et détruit volontairement, au moyen de bulldozers, une partie de la clôture ainsi que les installations érigées par elle, avec, à la clé, des disparitions de biens. Aujourd’hui, dame Yawa Sowa Jocelyne épouse Nguetta Téha implore l’aide d’Alassane Ouattara, dans cette « guerre » qu’elle livre pour défendre son droit.

Armand B. DEPEYLA

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