Le président Bédié, président du Pdci-Rda et du Rhdp, a annoncé la fin des formations composant cette coalition au pouvoir en voie d’être transformée en parti politique
La signature par les partis membres du Rassemblement des Houphouëtistes (Rhdp) d’un Accord politique d’unification, sonne le glas de cette formations alliée au pouvoir qui vont bientôt disparaitre au profit d’un grand ensemble annoncé.
C’est un véritable bouleversement qui s’annonce sur la scène politique ivoirienne. De grandes formations politiques, y compris le plus vieux parti, vont disparaitre dans les semaines et mois à venir. Le Pdci-Rda, le Rdr, l’Udpci, ainsi que le Mfa et le Pit, ne devraient plus exister d’ici la fin de cette année, si l’on s’en tient à la logique dans laquelle ces partis se sont engagés.
Depuis le lundi 16 avril 2018, le président de la Conférence des présidents du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), coalition actuelle au pouvoir, a donné la nouvelle. Les formations membres de cette alliance ont décidé de fondre en un seul parti politique gardant la dénomination du Rhdp. Leurs leaders viennent de franchir l’étape décisive du projet du parti unifié dont la création devient de plus en plus matérielle. JHenri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Mabri Toikeusse, Siaka Ouattara, Soro Brahima et Joseph Séka Séka ont tous signé l’Accord politique initié par le Comité de haut niveau mis en place pour l’unification de leurs partis respectifs en vue de la formation politique des Houphouëtistes. « La signature de cet accord politique vient ainsi confirmer la ferme volonté de tous les leaders des partis membres du Rhdp de poursuivre l’œuvre de développement et l’action politique du président Félix Houphouët-Boigny, afin de préserver la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire », écrit le président Bédié, dans un communiqué annonçant la nouvelle.
Mieux, dans cet Accord politique conclu par Bédié, Ouattara et leurs autres alliés, les leaders du Rhdp sont plus formels : « Par le présent ACCORD POLITIQUE, les partis politiques membres du Rhdp proclament solennellement leur volonté de créer un nouveau parti politique pour, ensemble, dans l’union retrouvée, servir et continuer à bâtir la Côte d’Ivoire (…).Ce faisant, les partis membres du Rhdp assument leur responsabilité devant l’histoire. Passer, en effet, de leurs différents partis au Rhdp, c’est faire fructifier l’héritage à eux légués par Félix Houphouët-Boigny ». Il n’y a point de tabou dans cet accord. Le Pdci-Rda, le Rdr et leurs alliés ont décidé de ne plus exister, et de fusionner, à l’instar de la droite française du RPR en France, mué en UMP en 2002, puis aujourd’hui en ‘’Les Républicains’’. « Le parti politique unifié s’appellera le ‘’ Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et pour la paix – Rhdp’’ pour marquer leur fidélité à Houphouët-Boigny et aux idéaux de l’Houphouëstisme », achève de démontrer les signataires de l’Accord politique signé dans ce mois d’avril 2018. Mois de la création du Pdci-Rda, dont le 72ème anniversaire, qui a sonné le 9 avril dernier, a été passé sous silence. Peut-être à dessein, pour ne pas consolider la nostalgie des conservateurs et leur donner l’occasion de voguer dans le sens contraire de la dynamique du parti unifié en projet. Rappelons que chaque anniversaire du Pdci-Rda avait été l’occasion pour ses dirigeants de faire beaucoup de bruits dans le sens de la mobilisation de leurs militants. C’est ce qui s’est passé, l’année dernière, où à l’issue d’un séminaire organisé à Bingerville, les partisans d’Henri Konan Bédié ont pris la résolution ferme d’aller à la reconquête du pouvoir en 2020.
Notons que dans cette dynamique de l’unification, l’Upci, le Rdr et l’Udpci ont déjà annoncé des congrès pour se déterminer définitivement. Le parti de Soro Brahima commence le samedi 28 avril prochain, suivi du Rdr, le 5 mai et de l’Udpci le 12 mai. Le Pdci, quant à lui, a son congrès ordinaire en octobre prochain. Une rencontre qui s’annonce décisive, vue les divergences qui se manifestent à l’intérieur de cette formation politique contre le projet dans lequel s’est engagé son président.
