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Pression sur Ouaga: les autorités burkinabé sur la sellette

Au lendemain de l’attaque meurtrière d’Inata qui a fait au moins 32 morts, 28 gendarmes et 4 civils, le président « Roch Marc Christian Kaboré se sent-il sous pression ? », s’interroge AbidjanTv.net

« Ce nouveau drame tombe en tout cas on ne peut plus mal, pointe le site panafricain. En plus d’aiguiser tristesse et colère au sein d’une population régulièrement en deuil, il donne du grain à moudre au patron de l’opposition. »

En effet, rappelle Jeune Afrique, « cinq jours plus tôt, mardi dernier, Eddie Komboïgo avait fait de l’insécurité une arme politique. Le chef du parti de l’ancien président Blaise Compaoré, le Congrès pour la démocratie et la paix, le CFOP, avait musclé le ton face à l’exécutif, dénonçant son apathie devant les attaques terroristes qui frappent des pans entiers du pays. »

Voici ses propos rapportés par le quotidien le pays  : « Si, dans un délai d’un mois, rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l’opposition politique appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission immédiate du chef de l’État et de son gouvernement ».

Placer le président face à ses responsabilités

Commentaire du Pays : « La gravité de ces propos traduit la gravité de la situation d’insécurité dans le pays, qui est allée de Charybde en Scylla. Alors que les Burkinabè n’en finissent pas d’enterrer leurs morts, les forces du mal semblent avoir encerclé tout le territoire national qu’elles grignotent petit à petit en avançant vers le Centre, contraignant ainsi les populations à déserter leurs villages respectifs pour se réfugier dans les centres urbains. Le nombre des personnes déplacées a atteint le chiffre record de 1 428 378 en fin août. L’inquiétude a gagné tout le pays, s’alarme encore le quotidien ouagalais, poussant les populations à des mouvements de foule pour réclamer plus de sécurité. Pendant ce temps, le président Roch Marc Christian Kaboré, visiblement impuissant, s’est enfermé dans un lourd mutisme. On comprend donc que l’Opposition politique rompe le silence pour mettre le premier des Burkinabè face à ses responsabilités. (…) Cela dit, tempère Le Pays, on peut s’interroger sur l’opportunité et l’efficacité de ces grandes manifestations annoncées par le CFOP. En effet, la situation nationale, telle qu’elle se présente aujourd’hui, requiert l’union de tous les fils du pays pour présenter un front uni à l’adversaire. »

Sombre horizon

En tout cas, le constat est accablant, soupire aujourdhui: « L’hydre terroriste a fini par prendre pied à travers le pays. Dans les régions du Sahel, de l’Est, du Centre-Nord, du Nord, de la Boucle du Mouhoun et récemment les Cascades, des zones entières sont sous contrôle terroriste sans qu’une riposte adéquate ne soit menée contre ces occupants. Aujourd’hui plus que jamais, le Burkina Faso est cerné de toutes parts, s’exclame encore Aujourd’hui, et il est de plus en plus risqué de s’aventurer dans certaines zones (…), en dépit des incessantes promesses de montée en puissance des FDS. Dès lors, plusieurs questions surgissent, pointe le quotidien burkinabè : quelles sont les raisons de la débâcle de l’armée burkinabè face à ces assaillants ? Quelles sont les réelles circonstances de ces attaques meurtrières répétées ? Le détachement d’Inata disposait-il de moyens adéquats pour se défendre ? De plus en plus et au fur et à mesure que les jours passent, des millions de Burkinabè, qui au début des violences prônaient la guerre à outrance, commencent à déchanter et appellent à ‘”négocier” une trêve. Et cette attaque d’Inata dont on ignore jusque-là, le bilan réel (susceptible de grossir) vient les conforter dans leur position : celle selon laquelle l’horizon s’assombrit au fil des jours. »

L’armée en première ligne !

Alors, l’armée se doit de réagir, estime l’observateur. « Aux armes, officiers ! », lance le journal qui interpelle directement le ministre de la Défense. « Il faut que le chef suprême des armées secoue sérieusement le cocotier pour que la situation ne fasse pas le lit des turbulences sociopolitiques. Plus que toute autre personne dans cette affaire, c’est le ministre de la Défense, le général Simporé, qui est le plus interpellé. En effet, nombreux sont ceux qui ont tiré à boulets rouges sur le président Roch Marc Christian Kaboré qui ne voulait pas d’un militaire dans son gouvernement. De guerre lasse, il a fini par abjurer son “dogme” en cédant le maroquin qu’il détenait. Eh ! bien, au soldat Simporé de montrer que les pro-kaki avaient raison de réclamer à cor et à cri la Grande Muette à la Défense. »

Melv Le Sage

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