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Récents affrontements militaires à Abidjan et Korhogo :Voici Pourquoi Bouaké est restée calme

La ville de Bouaké a été, cette fois, épargnée lors des récents affrontements militaires. Selon une source introduite, que nous avons rencontrée, le mardi 18 juillet 2017, à Bouaké, plusieurs raisons expliquent la non participation des soldats de Bouaké à ces événements militaires.

 « D’abord, il faut souligner que les acteurs politiques de tout bord ont fait un travail de fond sur le terrain. La sensibilisation des populations, des soldats et les nombreux messages qui ont été divulgués, ont joué un grand rôle dans cette affaire. Tous ont fait comprendre aux soldats, après les dernières mutineries de mai 2017, qu’ils mettaient énormément Bouaké en retard. Étant, pour la plupart, nés à Bouaké, ils ont certainement compris la portée de ce message », a fait savoir notre interlocuteur, soulignant que ce n’est pas l’envie qui a manqué aux soldats de Bouaké. « Mais ils étaient coincés et ne pouvaient rien faire. Tenez-vous bien, à deux jours de ces actions à Abidjan et à Korhogo, certains de ces soldats sont allés rencontrer un chef de communauté, pour que ce dernier plaide auprès des dirigeants en leur faveur. Cette rencontre à laquelle j’ai assisté, a été déterminante dans cette affaire », a révélé notre source.

Qui a affirmé que le chef de communauté a été on ne peut plus clair avec les soldats. « Diomandé Ben, président de l’Union des chefs de communauté de Bouaké (Udtc), les a regardés droit dans les yeux, et il leur a dit que la ville de Bouaké et la Côte d’Ivoire toute entière étaient fatiguées de leurs agissements. Il a ajouté que s’ils continuaient à jouer à ce jeu, ils trouveraient les populations de Bouaké sur leur chemin. Le mieux pour eux, c’est de ne plus participer à un acte de ce genre à Bouaké, s’ils veulent une bonne cohabitation avec les populations. Et il leur a demandé leur nombre exact. Ces soldats qui sont allés le voir, sont repartis complètement déboussolés. Ils n’avaient jamais cru que quelqu’un pouvait leur parler de la sorte », a confié notre source.

Joint par téléphone pour en savoir davantage sur cette rencontre, Diomandé Bema dit Ben s’est lâché : « Pourquoi vous pensez qu’on ne peut pas leur dire la vérité ? Mille fois ils viendront me voir, mille fois je leur dirai la vérité. Nous sommes fatigués de tout ça. Le président de la République est aussi fatigué, il est temps qu’on se dise la vérité dans ce pays. Tous ceux qui procèderont par la violence, nous trouveront sur leur chemin. A Bouaké, nous n’avons plus besoin de violence, il faut que les gens le sachent ».

Une autre source nous a fait savoir que les 8400 soldats qui avaient eu gain de cause après deux mutineries, en janvier et mai dernier, ont été clairs avec leurs camarades soldats qui voulaient entrer dans la danse à Bouaké. Il nous est revenu que les représentants du contingent de 2600 ont été fermement menacés par le groupe des 8400 qui ont juré de mater toute mutinerie venant de Bouaké.

Ladji Abou SANOGO (Correspond régional)

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