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Abou Nidal se confesse: ”Je m’en veux terriblement d’avoir tué ce garçon”

abou nidal

Abou Nidal se fait découvrir des mélomanes ivoiriens en 2006 avec son concept ”La chaussure qui parle”. Cet ancien mécano de retour au pays après 17 ans de vie en Europe, peut ainsi se réconforter avec ce succès. Depuis la fin 2015, le natif de Divo est de retour avec ”Waraba”. Avec cette trouvaille, l’artiste lance la promotion du mérite en invitant au travail.

Comme actualité, il faut dire que cela fait quand même longtemps qu’on ne m’entendait pratiquement plus au plan national, parce que j’étais en tournée européenne, en Suisse, Allemagne, Espagne et France. À la faveur donc des élections présidentielles d’octobre 2015, je suis rentré au pays. Aussi, je suis de retour pour relancer mes différentes productions à venir.

Après près de 7 ans, je dirais d’apprentissage musical, j’ai décidé de privilégier désormais ma carrière internationale. Le problème ici, c’est qu’il est difficile de rentabiliser son investissement sur production. Et le fait de m’exporter aujourd’hui, marche très bien pour moi puisque je suis très sollicité dans ces différents pays. Même en Europe, je suis très demandé. C’est l’exemple de Magic System, Alpha Blondy ou Tiken Jah qu’on voit moins sur nos scènes nationales mais qui cartonnent à l’extérieur. Ce sont ces exemples que j’ai décidé de suivre. Je ne suis pas entrain de dire que je n’ai plus rien à prouver sur le plan national mais j’ai fait le choix de miser beaucoup plus sur l’extérieur.

Au fil des jours…

Un jour… Des amitiés ”présidentielles”

Moi, je ne fais pas un Couper-décaler basique et classique. Pour dire que je ne suis pas vulgaire dans mes productions. Il est clair qu’il y a une grande différence entre d’autres acteurs du Couper-décaler et moi. C’est peut-être cela qui m’attire de grandes amitiés. Pour le président Yayi Boni, tout est parti depuis 2010 où ma chanson ”C le moment” a été utilisée par le ministre Hamed Bakayoko dans le cadre de la campagne du candidat Alassane Ouattara. Après la victoire donc du président Alassane Ouattara, la cellule de communication du président Béninois est rentré en contact avec mon staff managérial pour me demander de faire une chanson pour la campagne du président Yayi Boni. Chose que j’ai acceptée non sans avoir rempli les conditions de collaboration. Lors de la campagne, j’étais aux côtés du président Yayi Boni et on a fait toutes les tournées ensemble. Après sa victoire, par reconnaissance du travail que j’ai abattu, il m’a reçu en audience officielle au Palais pour me dire merci. (Il éclate de rire) Un gombo présidentiel reste un gombo présidentiel. Je n’ai pas d’autres commentaires à faire car je suis persuadé qu’on se comprend. Le plus important pour moi dans l’affaire, c’est que le peuple Béninois m’a adopté. Du menuisier, du planton…jusqu’au ministre et au président de la République, je suis adulé au Bénin. Même l’opposition m’a adopté.

Un jour… Le choix du couper-décaler

Quand je suis rentré de la Suisse et que j’ai commencé mes premiers pas dans le Couper-décaler, un devancier m’a demandé pourquoi je suis venu dans ce mouvement. Je lui ai répondu que je n’y suis pas venu pour m’amuser, même si le credo du mouvement repose sur l’amusement. La musique, c’est mon travail et je ne vis que par elle. Pour dire que je ne peux pas jouer avec ça. La musique me permet de voyager partout dans le monde et de faire des rencontres. Grâce à la musique, je suis un homme respecté et comblé de joie et donc je me dois de mettre assez de sérieux dans mon travail. J’ai un marabout qui est très fort. Ce marabout me donne de grands conseils. Il m’a permis de m’imposer. Ce marabout s’appelle le travail. Quand tu as un marabout qui s’appelle ainsi, forcément tes efforts sont toujours récompensés. Je ne suis certes pas ce bon chanteur à la belle voix, mais je pense humblement que j’ai ma modeste place dans cette société. Je prends donc du plaisir à faire mon travail. L’idéal, c’est partir de rien et arriver au sommet. Ce qui est intéressant, c’est quand on dit, voici le grand-frère de…, le père de…, alors qu’avant on disait voici le fils de…. Mon leitmotiv aujourd’hui est de faire partie de cette nouvelle génération d’Africains qui se présentent comme des lions, des rois dans leurs diverses activités professionnelles. Je veux donc faire partie des meilleurs.

Un jour… Et cet accident

Il y a un événement malheureux que j’ai vécu et auquel je repense chaque fois et j’éprouve beaucoup de peine. J’ai fait un accident lors d’une fête de ramadan à Divo, dans ma ville natale et il y a eu mort d’homme. C’est un événement qui me ronge depuis, parce que je me sens coupable d’avoir ôté la vie à quelqu’un, même si cela est arrivé par accident. Cela est resté en moi comme une empreinte indélébile. Certes, je ne l’ai pas fait exprès, mais le garçon est décédé et je m’en veux, chaque fois que j’y repense. J’étais sur une grande voie et l’enfant est venu rentrer dans la voiture. Mais son père étant un transporteur, il a compris la situation. Il n’a donc pas voulu porter plainte. En retour, la famille ne m’a rien demandé. Toutefois, j’ai été là autant que je pouvais pour les soutenir.

Un jour… Une faim de lion

C’est vrai, le concept ”La chaussure qui parle” m’a révélé au grand public mais je pense que ”Waraba” sera pour la confirmation. Parce que seulement quelques temps après que je l’ai lancé, j’ai plus d’un million de vues en téléchargement libre. ”Waraba” invite la jeunesse ivoirienne à être meilleure dans tous les secteurs d’activités. Si tu es maçon, tu te dois d’être le roi des maçons, si tu es chanteur, tu te dois d’être le meilleur. Donc quand tu es le meilleur, je t’appelle un wara. ”Waraba”, c’est la danse du lion, du guerrier. Et les waraboys et les waragirls sont des lions, des gagneurs. Le ministre Amadou Gon Coulibaly qui est mon parrain est d’abord la première personne à qui est dédiée le concept, puisque déjà, à Korhogo il est connu sous le pseudonyme de ”Lion”. Il a acquis ce pseudo dans son domaine de la politique. DJ Arafat par exemple est le lion des DJ et moi le lion des boucantiers. J’ai eu la chance aussi de rencontrer le président Laurent Dona Fologo qui est aussi un lion parce qu’il est l’un des meilleurs politiciens du pays. Il m’a dit qu’il adhérait au concept, tout comme les ministres Kandia Camara, Jean Louis Billon, des footballeurs comme Max Gradel et des chanteurs comme l’Ambassadeur A’Salfo.

Un jour… Couper-décaler toujours

Je ne dis pas que je suis contre le fait qu’on joue la musique étrangère. Je dis juste qu’il faut que le mouvement Couper-décaler ait une place de choix. Sinon, je suis conscient que le Nigeria étant plus grand que la Côte d’Ivoire, faire une collaboration avec une artiste comme Yémi Aladé peut m’ouvrir des portes dans son pays. D’ailleurs, c’est par mon biais que Yémi Aladé est arrivée pour la première fois en Côte d’Ivoire. C’est moi qui ai facilité les discussions entre l’organisateur de son concert et elle. Il a même fallu que je fasse ce featuring avec elle pour faciliter cela. En plus, dans mon prochain album à venir de 12 titres, il n’y a que des collaborations avec deux artistes nigérians, deux artistes togolais, deux artistes béninois, deux artistes congolais et deux artistes ivoiriens. Tout cela, parce que je pense mondialisation et unité africaine.

Philip KLA

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