05102024Headline:

Depuis Odienné, Adama Toungara : Hausse des prix de l’électricité a cause des difficultés financières..

adaman toungara

Au terme du conseil des ministres tenu, le mercredi 20 mai à la préfecture d’Odienné, le gouvernement a annoncé la hausse du prix de l’électricité. Dans cet entretien qu’il nous accordé dans la capitale du Denguélé, le ministre du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara, fait des précisions.

Vous sortez d’un conseil des ministres. Quels ont été les grands dossiers au menu de cette activité gouvernementale du jour ?

Ce conseil des ministres a été très important en ce sens que nous avons eu à travailler sur plusieurs dossiers. Entre autres, je voudrais relever l’organisation des rois et chefs traditionnels. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de présenter le programme de développement du secteur de l’électricité. Depuis l’accession du président Ouattara à la magistrature suprême, la distribution de l’électricité s’est améliorée nettement dans notre pays. Quand il arrivait aux affaires en 2010-2011, notre pays souffrait d’un déficit chronique important en matière de fourniture de l’électricité de près de 200 milliards F Cfa. Ce qui décourageait les investisseurs. Toutes les unités étaient en limite de capacité. La Côte d’Ivoire n’avait pas assez d’énergie. Ce que nous avions comme énergie, on n’arrivait même pas à le transformer. C’était cela l’état des lieux.

Vous avez dépeint un état des lieux sombre. Qu’est ce qui a été pour rectifier le tir ?

Pour avoir un équilibre, les investissements prévus étaient chiffrés à près de 200 milliards F Cfa. Il fallait ces financements pour galvaniser à nouveau les opérateurs. Notre plan de traitement du déficit a consisté, premièrement, à juguler le déficit. Deuxièmement, nous avons présenté un programme de production de l’énergie électrique qui nous a permis de produire à peu près 285 mégawatts en l’espace de deux ans. Je veux que vous compariez ce chiffre à celui produit pendant 10 ans sous l’ancien régime. En effet, sous ce pouvoir, en 10 ans, ce sont 180 mégawatts qui ont été produits. En deux ans, sous Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire en a produit 285 mégawatts. Des programmes de construction de nouvelles centrales comme Azito et Ciprel ont eu lieu. Des installations révolutionnaires ont été réalisées. Il s’agit des installations à cycle combiné. C’est-à-dire que nous n’utilisons plus de combustibles. C’est la chaleur dégagée par les unités présentes qui sera utilisée pour produire encore de l’énergie. Ce qui fait de ces unités des pôles de production de grande pointure dans la sous-région. Le taux de couverture de notre pays était de 22% quand le président Ouattara arrivait. C’est-à-dire que 22% des localités de notre pays avaient l’électricité. Mais la promesse du Chef de l’Etat d’électrifier toutes les agglomérations de 500 habitants est mise en route. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous sommes au-delà de 1000 localités électrifiées. Quand nous prenons une région comme le Bounkani, où le taux d’électrification était de 1,50%, on comprend comment le pays était, dans l’ensemble dans le noir. Le gouvernement actuel a consenti de gros efforts pour améliorer la situation. A preuve, le 8 juin prochain, le Premier ministre ira dans la région du Bounkani pour mettre sous tension 56 villages. Dans cette région, ceux qui, par le passé, avaient de l’électricité, c’était par des groupes électrogènes. Mais, ces populations n’en auront plus besoin. Elles auront l’électricité 24h/24 à partir du 8 juin.

Une des décisions majeures de ce conseil, c’est la relèvement à la hausse du prix de l’électricité à compter de juin 2015. Qu’est ce qui justifie cette hausse ?

Depuis quelques années, le secteur de l’électricité connaît quelques difficultés financières avec la consommation en hausse à cause du prix fixe de l’électricité, et du niveau de vie des populations dans des localités de plus en plus urbanisées. Je vous disais également tantôt que nous avons hérité d’un déficit important. Les investissements et les financements apportés par l’Etat dans le secteur de l’électricité se chiffraient à 200 milliards F Cfa, ces deux dernières années. Ces efforts ont permis d’arriver à un équilibre précaire. Quand on est un gouvernement responsable et c’est le cas actuellement, il faut agir par anticipation, de manière prospective. Il faut donc anticiper pour éviter une pénurie de la fourniture de l’électricité. Il faut aussi réduire les investissements que le gouvernement apporte pour supporter ce secteur de l’électricité, pour les orienter vers d’autres secteurs sociaux prioritaires de la vie publique. Cette décision de révision à la hausse du prix de l’électricité fait suite à la volonté du gouvernement d’électrifier, d’ici la mi-2016, plus de 2012 villages de plus de 800 habitants, et tous les villages de plus de 500 habitants en 2020. Il faut des ressources additionnelles pour réaliser ces ambitions fortes du gouvernement. Ce sont toutes ces raisons qui ont motivé cette hausse du prix de l’électricité. Un gouvernement responsable agit par anticipation, et c’est ce qui vient d’être fait.

Réalisé à Odienné par TRAORE Tié, envoyé spécial

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