Il voulait passer les fêtes de l’Aïd Al Adha au Maroc, il se retrouve en prison pour trois années, condamné par le Tribunal de Perpignan. Ahmed avait été interpellé dans une voiture de location, à la sortie du péage du Boulou dans les Pyrénées-Orientales par la Police aux frontières (Paf) avec 300 kilos de cannabis le 23 juin, dernier .
Les agents avaient mis la main sur une dizaine de « valises marocaines » et des sacs de toile contenant la drogue. Avec cette « marchandise » difficile de passer en catimini dans ces conditions. En effet, les bulletins de vote encombraient l’habitacle de la Seat et l’odeur que dégageait cette dernière n’était pas toute sainteté. Pris sur le fait Ahmed n’a pas nié sa responsabilité dans ce transport et s’est dit n’être qu’une mule.
Le prévenu a indiqué qu’il avait été contraint d’agir à la demande d’un commanditaire, « Je n’ai pas eu de chance, c’était la première fois que je faisais ça », at-il déclaré au Tribunal. « Je voulais épurer mes dettes et aller passer l’Aïd au Maroc avec ma compagne et mes enfants. Et puis on m’a menacé pour que j’accepte le contrat ».
Mais en réalité Ahmed, n’en était pas à sa première. Le prévenu avait été intercepté en 2010 à Algésiras avec 68 kg de cannabis et en 2018 avec 60 kg. Ces derniers temps, selon le journal “L’indépendant “qui rapporte le fait, il avait multiplié des voyages entre la Belgique, l’Espagne et l’Italie et la France. « Entre le 24 mai et le 23 juin, vous avez fait 10 voyages entre l’Espagne et l’Italie avec des détours étranges, comme si vous alliez chercher ou livrer quelque chose », lui a fait remarquer la présidente.
Mais Ahmed a réponse à tout : « Je recherche des véhicules que me commandent des clients. Je ne peux pas travailler, j’ai un problème au genou. Et ma compagne non plus, elle est diabétique. Nous percevons les minima sociaux. Elle vit encore au Maroc, je voudrais qu’elle vienne en Belgique. En effet, Ahmed réside au Plat pays depuis qu’il a quitté l’Irak à 18 ans pour s’y installer. C’est là qu’un commanditaire connaissant ses problèmes financiers lui a proposé 5000 € pour se rendre à Barcelone et ramener la drogue à Lyon.
La procureure demeure pragmatique : « 300 kg ! Pour une telle quantité, il faut une vraie logistique et on ne la confie pas à un inconnu. » Elle requiert 3 ans ferme. Le tribunal la suit dans ses réquisitions au grand-dam d’Ahmed et de sa défense. En attendant, le prévenu n’a pas fêté l’Aïd au Maroc, il devra patienter encore trois ans avant de pouvoir éventuellement « égorger » le mouton en famille. Pour cela, il devra auparavant sacrifier la mule.
