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Alcide Djédjé revendique la libération des pro-Gbagbo amnistiés récemment par Alassane Ouattara.

L’espace politique ivoirien s’est enrichi d’un nouveau parti politique. Le Congrès pour la consolidation de la République et le développement (Concorde). Alcide Djédjé, diplomate de carrière et ancien ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, en est le président. Le nouveau venu sur la scène politique s’est attribué la libération des 800 prisonniers de la crise post-électorale de 2010-2011, dans un document que nous avons reçu, dimanche 22 septembre 2018.

« Marcel Amon Tanoh qui, alors que je remettais sur la table le dossier de la libération des militants encore en prison et le dégel de leurs avoirs au mois de février 2018, m’a rassuré en m’annonçant qu’il y aurait une ordonnance d’amnistie pour tous. Le président de la République en signant cette ordonnance d’amnistie le 6 août dernier a validé la démarche qui a toujours été la mienne », a révélé le diplomate.

Idéologiquement « Concorde », selon son président, « propose une union sacrée des Ivoiriens et notamment de la classe politique, union qui découlerait d’une posture préventive contre l’affrontement et qui consisterait à la recherche du consensus à tout prix ». « Concorde » entend prendre sa part dans le processus de « réconciliation, de la consolidation de la paix et de la République ». Ce parti se veut une interpellation, une « révolte douce mais très profonde contre les divisions de toutes sortes, ethniques et religieuses notamment », poursuit le document. A en croire Alcide Djédjé, la création de son parti prend pied sur une proposition que l’Union africaine (Ua) avait faite à Laurent Gbagbo au plus fort de la crise post-électorale, mais qui « n’a pas été entérinée ». « L’Union africaine avait en effet proposé en mars 2011 un rassemblement des Ivoiriens à travers un gouvernement d’union comme étape importante pour le processus de réconciliation. Ces propositions n’ayant pas été entérinées par le camp dans lequel je me trouvais malgré mon insistance pour les accepter, j’ai alors poursuivi sans relâche les négociations contre vents et marées, dans mes différents lieux de détentions », a-t-il révélé. Son parti, à le suivre, est aussi et surtout l’aboutissement des efforts, déployés depuis l’hôtel Pergola à Marcory zone 4 à sa prison de Boundiali où il passé 2 ans, pour parvenir aller à réconciliation. « A ma sortie de prison, en août 2013, j’ai poursuivi le dialogue en vue de la réconciliation dans le cadre du Fpi de Pascal Affi N’guessan avec le ministre Hamed Bakayoko, avec Ahoussou Jeannot alors ministre en charge du dialogue politique, avec Aïchatou Mindaoudou représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire et avec Marcel Amon Tanoh, Directeur de cabinet du président de la République puis ministre des Affaires étrangères », a-t-il expliqué.

A relire: Sonné par le départ d’Alcide Djédjé du FPI/ Affi N’Guessan réagit et relativise : « C’est son droit légitime (…) Le paysage politique est en train de se recomposer »

« La Côte d’Ivoire peut devenir l’un des coffres forts de l’Afrique et du monde. Nous devons capter l’attention du monde par notre discrétion et notre sagesse et non par nos divisions et nos conflits. Nous devons capter l’attention du monde par le leadership de notre classe politique dont la culture du consensus et du compromis à tout prix, permettra au monde de participer, dans son propre intérêt et dans le nôtre, au développement économique et social de la Côte d’Ivoire », a-t-il plaidé.

Signalons que dans une interview accordée à Jeune Afrique, récemment, Alcide Djédjé a annoncé que son parti va intégrer le Rhdp unifié que préside le chef de l’État, Alassane Ouattara. Dans la crise de leadership qui oppose, au Front populaire Ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan à Sangaré Abou Drahamane, il avait pris le parti d’Affi N’Guessan. Mais, il vient de le laisser en plan aujourd’hui.

Armand B. DEPEYLA

 

abidjan.net

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