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Les djihadistes lancent un ultimatum de 72 heures à Tokyo pour ses deux otages japonais

japisis

L’État islamique menace de tuer deux otages japonais, à moins que sous 72 heures, le gouvernement japonais verse à ISIS une rançon de 200 millions de dollars.

Les djihadistes ont lancé mardi un ultimatum à Tokyo : si le gouvernement ne verse pas une rançon de 200 millions de dollars dans les 72 heures, leurs deux compatriotes seront exécutés. À ce jour, Tokyo avait été relativement épargné.

Selon le journal le Figaro.fr, L’État islamique a menacé mardi d’exécuter deux ressortissants japonais si leur gouvernement ne versait pas une rançon de 200 millions de dollars. Cette menace a été formulée via une vidéo dont l’authentification est en cours. Toujours selon la même mise en scène sordide, les deux otages apparaissent à l’image agenouillés et revêtus d’une combinaison orange.
«Vous avez 72 heures pour faire pression sur votre gouvernement afin qu’il prenne une décision sage et paie 200 millions de dollars pour que vos vies soient épargnées», explique un djihadiste tout de noir vêtu avec un couteau à la main, s’adressant vraisemblablement à l’opinion publique japonaise.

 Les deux otages s’appellent Haruna Yukawa et Kenji Goto Jogo.

Haruna Yukawa avait rejoint la Syrie pour combattre dans les rangs de l’Armée syrienne libre. […]. L’homme de 42 ans a été capturé par Daech l’été dernier et était peu après apparu dans une précédente vidéo du groupe. Il était alors interrogé brutalement par ses ravisseurs.

Kenji Goto Jogo est, journaliste indépendant. Il a lancé en 1996 une compagnie de production de vidéo Independent Press, basée à Tokyo. Celle-ci fournit des vidéos et documentaires sur le Moyen Orient pour les chaînes de télévision japonaises, dont la chaîne publique NHK. La somme exigée ne l’est pas sans hasard. Les 200 millions de dollars sont destinés à compenser, selon l’auteur de la vidéo, l’aide non militaire promise par le premier ministre Shinzo Abe aux pays affectés par l’offensive de l’État islamique en Irak et en Syrie.

Face à la menace, Tokyo se montre inflexible. «La position de notre pays de combattre le terrorisme sans plier demeure inchangée», affirme le porte-parole du gouvernement.

Cette vidéo est publiée le jour où Shinzo Abe est en visite à Jérusalem. Il doit ensuite rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, dernière étape d’une tournée qui l’a conduit en Egypte, en Jordanie et en Israël.

Le premier ministre nippon a récemment promis une aide globale non militaire de 2,5 milliards de dollars au Moyen-Orient, qui visera notamment à fournir «une assistance humanitaire et à développer les infrastructures».

Un vice-ministre des Affaires étrangères, Yasuhide Nakayama, doit être dépêché en Jordanie pour suivre le dossier sur place. Le Japon s’est tenu à l’écart de la coalition internationale créée par les États Unis pour contenir l’avancée des djihadistes de l’État islamique en Syrie et en Irak.
[Le Figaro]

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Selon le journal israélien Arutz Sheva [Arutz Sheva Staff], l’un des otages a des problèmes psychiatriques graves et serait suicidaire.

Il s’agit d’Haruna Yukawa, un veuf de 42 ans connu pour ses tentatives de suicide et des faits d’automutilation. Yukawa avait ouvert un magasin de marchandises militaires à Chiba, près de Tokyo, après avoir quitté l’école secondaire, selon un site Web affilié au journal popular Sankei. Il s’était marié en 2000, mais son entreprise avait connu une faillite rapide et son épouse devait décéder plus tard d’un cancer.

Selon son père, dévasté par ces événements, Yukawa a changé son nom d’origine – Masayuki – en Haruna, généralement le nom d’une femme, convaincu que les caractères chinois utilisés annoncerait une vie plus courte.

Toujours selon ce site, il aurait tenté de mettre fin à ses jours en se coupant les parties génitales.

Yukawa avait suscité une certaine attention au Japon quand des images de son interrogatoire apparemment dans le maquis syrien avaient été publiées en ligne en Août dernier. On le voyait allongé au sol, ses cheveux bruns emmêlés et vêtu  d’un T-shirt noir taché par la poussière et la sueur, le sang coulant sur son visage.

Yukawa donnait de brèves réponses aux questions posées en anglais sur le pourquoi de sa présence en Syrie et la raison pour laquelle il portait un fusil. Il répondait d’une manière guindée en anglais qu’il était «photographe», «journaliste, à moitié médecin », tandis que ses interrogateurs l’accusaient de mensonge, et que l’un d’eux plaçait un long couteau près de sa poitrine.

« Je ne suis pas militaire, » disait-il.

Une autre vidéo est apparue montrant un homme susceptible d’être Yukawa faisant un tir d’essai avec un fusil d’assaut AK-47 en Syrie.
La même vidéo pouvait également être vue sur le site Web de l’entreprise militaire privée basée à Tokyo PMC, qui répertorie Yukawa comme son directeur général. Des photos sur le site le montrent en compagnie de militants japonais de droite.
Selon son site Web, son entreprise posséderait des succursales en « Syrie, Turquie, Irak, Afrique », et il affirme que ses services comprennent la fourniture de « sécurité à l’étranger. »

Kenji Goto est un journaliste indépendant qui a créé une société de production vidéo, du nom de Presse Indépendante, à Tokyo en 1996, fournissant des documentaires sur le Moyen-Orient et d’autres régions aux réseaux de télévision japonais, y compris le radiodiffuseur public NHK.

Selon NHK, Goto a apparemment été hors contact depuis la fin Octobre après avoir dit à sa famille qu’il avait l’intention de rentrer au Japon.

En  début Novembre, sa femme a reçu des demandes de rançon par courriel pour environ un milliard de yens ($ 8,5 millions) provenant d’une personne prétendant être membre du groupe Etat islamique, a déclaré Fuji TV. Les menaces se sont avérées plus tard provenir d’un expéditeur impliqué dans le meurtre du journaliste américain James Foley, a déclaré Fuji TV.

Le gouvernement japonais est censé avoir discrètement ouvert une enquête du fait que les menaces contenaient des informations que seul Goto était susceptible de connaître, a dit le radiodiffuseur. Goto est né à Sendai, Miyagi, en 1967, selon le site Web de l’entreprise.

AFP a contribué à ce rapport.

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