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Ukraine: à Popasna, dans le Donbass, l’étau se resserre la population tente de survivre

Au 81e jour de « l’opération spéciale », comme dit le Kremlin, les forces russes continuent d’essayer de progresser dans le Donbass. Samedi 14 mai matin, le ministère ukrainien de la Défense recensait une trentaine de bombardements en 24 heures dans la région de Lougansk. Notre envoyée spéciale a pu obtenir un accès très rare à cette zone, la république la plus fermée du Donbass pro-russe, accompagnée par les forces pro-russes.

La toute première chose qu’on constate est la très grande intensité de la bataille qui se déroule : les renforts massifs de l’armée russe et des pro russes durent depuis au moins plusieurs jours, rapportent des habitants.

Sur tous les axes routiers, les routes larges ou les chemins boueux détrempés et défoncés dans la campagne, le trafic constant se poursuit : en quelques heures, on peut compter des centaines de véhicules, notamment des tanks avec des grappes entières de soldats, des camions bâchés et de nombreux canons de moyenne portée. Car les forces russes et pro-russes utilisent avant tout de l’artillerie.

À une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau de la ligne de front, le bruit assourdissant des combats est perpétuel.

À Popasna, verrou stratégique pris il y a quelques jours, il ne reste plus rien ou presque. Après un très long siège soutenu par l’aviation et son corollaire, cette ville, originellement de 20 000 habitants, à la frontière administrative de la république de Lougansk, est désormais une ville fantôme, avec des destructions massives.

Des civils tentent de cultiver leurs terres malgré les combats
Alors que très peu de soldats portant des rubans blancs – le blanc est réservé à ceux qui œuvrent à l’arrière, notamment à la distribution d’aide humanitaire – sont visibles, les soldats qui évoluent dans Popasna ont le plus souvent un tissu rouge autour d’une jambe ou d’un bras. Il est destiné à ceux qui sont en première ligne.

Dans Popasna détruite par le feu de l’artillerie, ville forteresse devenue ville fantôme, restent quelques rares civils qui osent à peine sortir des caves : « Nous sortons toujours très peu dans la rue, nous marchons simplement de temps en temps dans la cour », dit un conducteur de tracteur de 40 ans.

Les cheveux déjà entièrement blancs, il s’est tout de même risqué dans son jardin un peu plus loin : « C’est un peu une épave. Mais bon, pour moi on peut encore planter jusqu’à fin mai. Chacun fait comme il veut. Certains le font rapidement, d’autres ne sont pas pressés. »

Melv

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