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CPI /La défense de Blé Goudé décortique point par point les contradictions du temoin Metche Metchro

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La défense de Charles Blé Goudé a poursuivi le contre-interrogatoire de Metche Metchro Moise Harold Fabrice ce jeudi 27 octobre à la Cour pénale internationale (CPI). Le témoin, ancien membre du Groupement des patriotes pour la paix (GPP), a été une nouvelle fois sommé de s’expliquer sur les discordances entre ses divers récits.

La défense de Charles Blé Goudé a continué son examen méticuleux des déclarations antérieures de Metche Metchro Moise Harold Fabrice. Même objectif : le mettre face à ses contradictions. Jean-Serge Gbougnon, l’un des avocats de l’accusé, s’est d’abord penché sur les récits du témoin concernant la journée du 16 décembre. Interrogé la semaine dernière par l’accusation, celui-ci avait fait mention d’une réunion avant la marche sur la RTI.

 

Le ministre Desiré Tagro aurait rencontré les responsables de mouvements d’autodéfense pour leur fournir des instructions en prévision de l’événement. La défense a donc voulu savoir pourquoi le témoin n’avait pas fait mention de cette rencontre lors de sa déposition au bureau de la procureure en 2014. L’ex-numéro deux du GPP avait en effet affirmé qu’il ne savait pas « qui avait donné les instructions ». « Je faisais allusion au jour J de la marche », s’est défendu le témoin, expliquant que ce jour-là, il ignorait qui avait donné les consignes.

L’accusation dénonce « une méthode sélective »

L’avocat de la défense a ensuite demandé si les éléments du GPP étaient armés lors de cette manifestation. « Certains », a répondu le témoin. « Pourquoi alors, à sept reprises, vous avez dit qu’il n’y avait pas d’armes ! » s’est exclamé Jean-Serge Gbougnon. Pour lui rafraîchir la mémoire, l’avocat a alors cité des extraits de sa précédente déposition : « On n’avait pas d’armes » parce que le GPP « n’avait pas eu l’autorisation de sortir avec ».

« Quand on parle d’armes il y a une différence entre les armes blanches et les armes à feu », a rétorqué Metche Metchro Moise Harold Fabrice, précisant que dans sa déclaration antérieure, il évoquait les armes à feu. « On avait des cordelettes. La cordelette c’est une arme, ça peut tuer ». L’avocat a immédiatement rebondi sur ce dernier point, relisant au témoin sa propre citation : « À ma connaissance, les cordelettes ne tuent pas. » « Si on avait eu l’intention de tuer, on serait sortis avec des armes », a tenté d’expliquer l’ex-paramilitaire.
Le contre-interrogatoire a finalement été suspendu par une intervention du bureau de la procureure. Celui-ci a dénoncé « la méthode sélective » de la défense de Charles Blé Goudé qui « lit des passages (des déclarations, ndlr) et en omet d’autres et présente cela comme s’il s’agissait de contradictions ». Emmanuel Altit, avocat de Laurent Gbagbo, a répliqué, dénonçant une « volonté d’obstruction » de la part de l’accusation. « Le témoin ne doit pas être induit en erreur », s’est contenté de dire le président de la Chambre, coupant court à tous les débats.

Les déclarations du témoin décortiquées point par point

La même méthode de contre-interrogatoire a été utilisée pendant toute la durée de l’audience. La défense de Charles Blé Goudé est revenue sur plusieurs éléments évoqués précédemment par le témoin, notamment la création du GPP fin 2002, début 2003. « Vous avez dit que Charles Blé Goudé est venu vous saluer pendant un entrainement fin 2002, il est venu en quelle qualité ? » a demandé l’avocat. « Leader de la jeunesse ivoirienne, de la Galaxie patriotique », a répondu le témoin. « Ca existait déjà ? » s’est alors étonné Jean-Serge Gbougnon. Le témoin a expliqué qu’il ignorait quand était apparu ce terme mais qu’il se permettait de l’utiliser car « les membres n’ont pas changé » depuis l’époque.
Dernier point évoqué ce jour, une visite d’Ahoua Stallone à la base du GPP d’Adjamé en septembre 2010. « Vous ne mentionnez pas Ahoua Stallone dans votre déclaration », s’est enquis l’avocat. S’excusant, Metche Metchro Moise Harold Fabrice a évoqué un « oubli ».

ivoirejustice

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