« Le discours du chef de l’Etat est frappé du sceau de la cécité, de la surdité et de l’impuissance ». C’est en substance le commentaire de Pascal Affi Nguessan à la suite de l’allocution du président Ouattara la veille de la fête nationale ivoirienne, samedi 6 août dernier.
Le chef du principal parti d’opposition s’est exprimé en des termes assez rudes. L’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo et patron du FPI estime notamment que la réforme constitutionnelle engagée par le président Alassane Ouattara ne fait pas l’objet de la vaste consultation civile et politique que prétend le chef de l’Etat. Une constitution qui une fois achevée sera soumise en octobre prochain à un référendum.
« Malheureusement, indique M. Affi Nguessan, en contradiction avec cette volonté générale, le président de la République veut faire un passage en force, a mis en place son comité d’experts, il conduit de façon unilatérale et dirigiste le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution par rapport à quoi nous avons marqué notre désaccord. »
« Nous considérons, poursuit-il, que le projet du chef de l’Etat est mal engagé, qu’il est porteur de graves divisions, qu’il ne contribuera pas à rassembler les Ivoiriens mais au contraire à créer, dans les semaines et mois à venir, de fortes tensions dans ce pays. C’est pour ça que nous l’appelons à changer de stratégie, à engager une démarche démocratique qui s’appuie sur le droit souverain du peuple de Côte d’Ivoire à se doter d’une Constitution, qu’il remette le peuple de Côte d’Ivoire au centre de la démarche au lieu de mettre les experts qu’il a commis lui-même comme colonne vertébrale de cette réforme constitutionnelle. Nous ne souhaitons pas que cette Constitution, au lieu d’être une Constitution nationale, soit en fait le testament du chef de l’Etat », a-t-il encore déclaré.

Source
RFI